Rafik Halliche, l'ex-défenseur du NAHD, actuellement au club portugais de première division Madera, était présent à Rouen au stage de l'EN malgré sa blessure à la cuisse. Il parle dans cet entretien des dix mois qu'il vient de passer au Portugal, de sa blessure tombée au mauvais moment, de ses ambitions avec l'EN et, bien sûr, de “l'équipe du cœur”, le NAHD. Liberté : Dix mois après votre arrivée dans le club portugais de Madera, après avoir été prêté par le Benfica Lisbonne, comment évaluez-vous votre parcours jusque-là ? Rafik Halliche : El Hamdoullah, les choses se passent plutôt bien pour moi du point de vue de l'intégration et de l'adaptation dans le championnat portugais. Certes, les premiers six mois furent un peu compliqués car il n'est pas facile de passer sans transition du championnat algérien au championnat portugais. La différence de niveau est évidente. Le fait déjà d'arriver en plein mercato est un handicap dans la mesure où les autres joueurs déjà en place dans le club ont une longueur d'avance sur vous. J'ai trouvé au Benfica des joueurs expérimentés qui étaient certainement difficiles à défier. C'est la raison pour laquelle le club a préféré me prêter pour Madera afin que je puisse rester compétitif tout en demeurant la propriété du Benfica. L'été dernier, au vu de mon rendement jugé satisfaisant à Madera, le prêt a été prolongé d'une année supplémentaire. Cela m'a permis d'effectuer la préparation d'intersaison avec le club et d'être prêt pour la reprise du championnat. D'ailleurs, de l'avis de tout le monde, j'ai effectué un bon début de championnat. J'ai été titularisé à chaque journée. Je commençais vraiment à devenir inévitable dans cette équipe. Mais voilà que la blessure (lésion profonde à la cuisse) m'a stoppé net. C'est vraiment une frustration pour moi. Ce coup est vraiment mal tombé pour moi. Mais bon, il faut faire avec. Ce sont les risques du métier. Je tâcherai de revenir à mon meilleur niveau. Justement, comment évolue votre blessure ? Pour le moment, je poursuis mes soins. Je sens une amélioration chaque jour qui passe. Je pense que dans une dizaine de jours, je pourrai aspirer à un retour aux entraînements. Le retour sur le terrain est prévu pour quand ? ll Inch'Allah dans deux semaines au maximum. Bon, il faudra voir aussi si d'ici là le staff aura encore besoin de moi (rires). Franchement, Halliche, n'êtes-vous pas quelque part frustré de ne pas pouvoir jouer au Benfica ? Je dirai qu'il fallait bien que je passe par une période de transition sachant que Benfica est un grand club européen truffé de joueurs de grand talent. Sincèrement, je savais que cela serait difficile pour moi de m'imposer au milieu de toutes ces stars. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas confiance en mes qualités, loin s'en faut, mais je sais aussi être réaliste, patient et attendre mon tour. Je pense sincèrement que le fait d'être prêté à un club comme Madera est une bonne solution. C'est beaucoup mieux que de chauffer le banc. Le staff technique du Benfica est-il à l'écoute de votre évolution à Madera ? C'est clair. Il n'y a pas d'ailleurs que l'entraîneur qui suit mon parcours, les dirigeants du Benfica aussi. Ils sont toujours là pour avoir de mes nouvelles et me donner des conseils utiles. En tout cas, cette situation ne me déplaît pas. J'espère que l'année prochaine, je pourrai revêtir la tunique du Benfica. Au fait, vous parlez un peu portugais ? Oui, je me débrouille. J'ai appris dans le tas, sans suivre de cours. J'arrive à me faire comprendre. C'est déjà pas mal, non ! Pour revenir à l'équipe nationale, Saâdane a déjà déclaré que vous faites partie de cette réserve prête à bondir pour saisir sa place de titulaire. Qu'en pensez-vous ? En tout cas, il est clair pour moi que je viens en équipe nationale pour jouer. La sélection est un honneur, le fait de faire partie de l'équipe de mon pays, c'est sacré. Mais moi, ce que je recherche, c'est de défendre les couleurs nationales. Et cela ne peut se faire que sur le terrain. J'aspire à apporter un plus. C'est en tout cas mon objectif. Maintenant, pour revenir à la déclaration de Saâdane, je dirai tout simplement que je suis à sa disposition. Suivez-vous l'actualité de votre ancien club le NAHD ? Evidemment. Chaque week-end, je suis branché sur ma télé pour connaître les résultats de l'équipe. Je suis en contact permanent avec certains joueurs de l'équipe comme Attafen, Kheddis, Sadkaoui qui m'abreuvent de nouvelles toutes fraîches. Il faut savoir que c'est grâce au NAHD que j'en suis arrivé là. Je resterai toujours redevable à ce club formateur.