En majorité, la crise d'eau est enregistrée en été, notamment au niveau des localités alimentées en eau potable des puits. Bechloul, chef-lieu de daïra, une localité située à vingt-cinq kilomètres de la ville de Bouira, vit une situation paradoxale, alors qu'elle se trouve à moins de deux kilomètres à vol d'oiseau. Le barrage de Tilezdit, d'une capacité de trois cent soixante millions de mètres cubes, affiche un trop plein. L'eau est déversée dans l'oued Sahel. À Bechloul, l'eau ne coule dans les robinets qu'une seule fois tous les dix jours. Cette situation perdure depuis plus de deux mois. Le manque de ce précieux liquide, selon nos sources, est dû à la mauvaise distribution. Les agents chargés de l'ouverture des vannes ne se donnent pas la peine d'effectuer des changements de quartier, comme le veut la tradition. Certains quartiers sont servis H24. Les autres sont alimentés selon l'humeur du chargé de la distribution. Cet état de fait a emmené les locataires des quartiers dépourvus d'eau à opter pour une gestion d'austérité. Les habitants rencontrés nous ont fait part de ce calvaire. “Nous sommes contraints d'utiliser le minimum possible d'ustensiles de cuisine pour éviter le lavage de la vaisselle. En cette période hivernale, nous avons eu recours aux eaux pluviales pour le nettoyage domestique et le lavage du parterre ou du linge sale”, ont-t-ils souligné. D'autres n'ont pas caché leur colère face à cette situation qui perdure : “Nous sommes contraints de débourser la somme de six cents dinars pour une citerne d'eau.” Ceux qui n'ont pas les moyens attendent le don de Dame Nature. A. DEBBACHE