Les conditions de vie sont de plus en plus insupportables pour les Palestiniens de la bande de Gaza, estime le coordinateur humanitaire de l'ONU pour les territoires palestiniens, Max Gaylard, qui n'hésite pas à affirmer que la situation tient de “l'urgence critique”. Soumis aux raids réguliers de l'aviation israélienne, dont le nombre de victimes et de blessés augmente au fil des minutes, les habitants de la bande de Gaza font face à une situation insupportable. “La situation dans la bande de Gaza tient de l'urgence critique désormais”, indique le coordinateur humanitaire de l'ONU pour les territoires palestiniens, Max Gaylard, parce que “les eaux usées baignent les rues, le prix du pain a triplé en une semaine, les médecins craignent d'opérer faute d'être sûrs de disposer d'anesthésiques ou d'électricité sous les bombardements israéliens quotidiens”. En résumé, la population terrorisée sous les bombardements incessants manque de tout, ajoute la même source. Décrivant la situation sur le terrain, le responsable onusien affirme : “Les écoles sont fermées, la population reste cloîtrée à domicile, Gaza subit une crise alimentaire (...) les hôpitaux et les cliniques sont absolument débordés”, car selon lui, “il y a probablement une frappe aérienne toutes les 20 minutes en moyenne, et ça s'intensifie probablement la nuit”. Ainsi, la majeure partie des demeures ne dispose plus d'eau courante qu'une heure ou deux tous les cinq jours, alors que l'électricité est encore plus rare, parce que la seule centrale de Gaza ne dispose plus de carburant. Quant à la nourriture, elle est introuvable dans les marchés. La représentante du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, Christine van Nieuwenhuyse, estime que 80% de la population dépend désormais des dons de nourriture et les chiffres augmentent tous les jours, à mesure qu'empirent les pénuries de farine, de riz, de sucre, de lait, de conserves et de viande. “La situation actuelle à Gaza est épouvantable”, a-t-elle révélé dans un communiqué. “Beaucoup de gens ne mangent pas tous les jours”, et certains payent jusqu'à 25 shekels (six dollars) pour un pain, a affirmé un employé de l'ONG Oxfam, Mohamed Ali. Parek Babra, qui travaille pour l'ONG Relief International, raconte que “les gens peuvent faire la queue pendant plus de trois heures pour avoir du pain, mais s'il n'y a plus de farine, les gens repartent sans rien”. Il ajoute qu'“il n'y a plus de bouteilles de gaz de cuisine depuis deux mois. Si vous en trouvez au marché noir, il coûte 10 fois le prix habituel”. Le manque d'eau et de nourriture est constaté dans toute la bande de Gaza. Selon un résident de Beit Hanoun : “La situation est désespérée désormais, les canalisations ont explosé et il y a des déchets — humains, animaux, chimiques — pleins les rues”. Un rapport de l'ONU, publié vendredi, révèle que la principale canalisation du réseau d'adduction d'eau de Beit Hanoun a été touchée cinq fois au cours des dernières 48 heures et sept puits ont été “sérieusement endommagés et ne peuvent être réparés en raison des bombardements”. Quant aux hôpitaux de Gaza, ils ne peuvent gérer l'afflux des patients et des blessés entassés dans les couloirs. À titre d'exemple, à l'hôpital Shifa, le principal centre de la ville de Gaza, l'électricité est coupée au moins 20 heures par jour. Les blocs fonctionnent grâce à des générateurs de secours, qui tombent en panne, de même que d'autres matériels médicaux, notamment en raison du blocus israélien en vigueur depuis 18 mois. Résumant la situation en termes crus, l'employé de l'ONG Relief International, dira : “Nous n'avons rien. Nous avons besoin de tout”. Merzak T.