On assiste à une “boulimie” dans l'usage du portable. Rien à voir avec la consommation énergétique. Pourtant, Sonelgaz enregistre annuellement une hausse de la demande d'électricité : 7% de croissance ces dernières années. Le nombre d'abonnés au téléphone mobile a suivi une progression plus fulgurante : il atteint 26 millions. On arrive presque à ce niveau : chaque Algérien possède un portable. En guise de comparaison, on estime la consommation téléphonique mobile par mois à 3 000 DA en moyenne par foyer. Une simulation à Sonelgaz donne, elle, pour un ménage de classe moyenne ayant l'électricité et le gaz possédant un téléviseur, une cuisinière, un chauffe-eau, un chauffage à gaz, un chauffage électrique, un fer à repasser, un sèche-cheveux, un lave-linge et cinq ampoules une consommation en hiver de 6 000 DA (trimestre), soit 2 000 dinars par mois. Même topo : la plupart des Algériens ont accès à l'électricité. Mais phénomène de mode, la consommation téléphonique est en train de prendre le pays sur la consommation énergétique dans le budget familial. Si les produits alimentaires absorbent 60% des dépenses mensuelles, la part du téléphone est en train de grimper, d'autant que plusieurs membres de la famille font de façon générale usage d'un terminal téléphonique. L'ingéniosité des techniques de marketing, visibles à travers la multiplicité des formules et des offres alléchantes des opérateurs soutiennent la demande. La tendance sera plus marquée au cours des prochaines années avec la généralisation, en Algérie, de la téléphonie de troisième génération. La modernité a donc un prix. Faut-il pour autant ne pas rationaliser notre consommation ? Faut-il pour autant que l'Algérie reste au stade de consommateur ? K . Remouche