Les dirigeants arabes se réunissent aujourd'hui et demain pour leur premier sommet économique au moment où l'agression israélienne à Gaza a étalé leurs divisions au grand jour. Se voulant apolitique et destinée à promouvoir l'intégration de leurs économies en temps de récession internationale, cette rencontre au sommet ne pourra l'être au vu de la situation critique prévalant actuellement au Proche-Orient. En effet, les conséquences de l'agression israélienne, qui a fait plus de 1 200 morts chez les Palestiniens en trois semaines, se sont imposées de facto à l'ordre du jour après l'échec de la Ligue arabe à organiser un sommet séparé sur le conflit. De toutes les manières, l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, a dit que la question de Gaza serait au cœur du sommet économique et qu'il “n'accepterait pas la tenue d'un sommet sans parler de Gaza”. Ceci étant, même si ce rendez-vous intervient tardivement après le cessez-le-feu unilatéral décrété par l'Etat hébreu et l'acceptation de Hamas sous conditions, il n'est pas exclu que la réunion soit houleuse en raison des profondes divergences sur la question. Il faut dire que les participants au sommet de Doha n'ont guère digéré les positions des absents, comme l'indiquent les déclarations qui s'ensuivirent. Ainsi, pour le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, la réunion de Doha a abouti à des résultats “très positifs” ouvrant la voie “à une action arabe soutenue”, dans un message adressé à l'émir du Qatar. “Nul doute que la réunion de Doha a abouti à des résultats très positifs qui ouvrent la voie à une action arabe soutenue pour peu que nous œuvrions à soutenir les revendications de nos frères à Gaza qui appellent à mettre fin à l'agression, à lever le blocus inique qui leur est imposé et à leur venir en aide”, a-t-il écrit dans son message à l'émir cheikh Hamed ben Khalifa al-Thani. Il a insisté sur le fait que le sommet de Doha a “souligné la nécessité de demeurer attaché aux constantes de la position arabe à l'égard du conflit en cours avec Israël et de limiter les concessions faites au détriment de nos intérêts stratégiques”, appelant les Palestiniens à “accélérer la réalisation de la réconciliation nationale pour atteindre leurs objectifs légitimes”. Reste à savoir maintenant si Koweït constituera une étape en direction de la réconciliation interarabe ou provoquera un nouvel éclatement. M. T.