Ce n'est qu'au terme de longues négociations et d'un long travail de persuasion qu'il faut mettre à l'actif de son chef hiérarchique que la jeune femme a fini par se rendre, non sans avoir tiré au préalable à deux reprises sur ses collègues en uniforme qui tentaient de la maîtriser. Le siège du tribunal d'instance de Annaba a été le théâtre, hier après-midi, aux environs de 13h30, d'une tentative de suicide, à l'intérieur même du bureau du greffier. Une policière, en service depuis plus de trois ans au commissariat du chef de la daïra d'El-Bouni, qui avait auparavant blessé trois personnes, a tenté de mettre un terme à sa vie. B. Farida, la policière en question, âgée de 25 ans, et apparemment en proie à un grand désespoir, menaçait, en effet, de se tirer une balle dans la tête au moyen de son arme de service et refusait obstinément de se constituer prisonnière malgré les assurances du chef de sûreté de wilaya qui s'est déplacé en personne sur les lieux, aux côtés du procureur général et du commandant du secteur de l'ANP de Annaba. Ce n'est qu'au terme de longues négociations et d'un long travail de persuasion qu'il faut mettre à l'actif de son chef hiérarchique que la jeune femme a fini par se rendre, non sans avoir tiré au préalable à deux reprises sur ses collègues en uniforme qui tentaient de la maîtriser par surprise. Auparavant, la policière avait tenté, vers 13h20, de s'introduire dans le domicile de son fiancé, situé non loin du tribunal, en plein centre-ville. Son prétendant, le nommé L. R., 34 ans, chauffeur de taxi de son état, avait échappé de justesse à sa fiancée en délire, selon les propos de sa maman, rencontrée dans son appartement dans un état de choc. Selon le témoignage de cette dernière, la policière avait l'intention de tuer L. R. dont elle venait de découvrir qu'il était marié, lui qui promettait de l'épouser sans jamais l'informer qu'il avait déjà pris une épouse. Heureusement pour lui et sa famille, la policière n'avait pas pu accéder à leur domicile. “C'est l'une de mes filles qui l'a vue à travers l'œil-de-bœuf en train de manier son arme”, explique, pour sa part, son père, ajoutant que “la policière a tenté ensuite de forcer la porte d'entrée en tirant à huit reprises à travers la cloison, blessant les deux jeunes dames, Souad et Ghania, âgées respectivement de 32 et 43 ans, les sœurs de Radouane, ainsi que Y. M., une femme de ménage âgée de 47 ans”. L'une a été atteinte à la hanche et les deux autres aux jambes. Cette tentative d'effraction ayant échoué, la jeune policière, toujours en proie à une grande colère, sortit de l'immeuble en courant. Elle blessera aussi un agent de police qui tentait d'intervenir et qui voulait lui barrer le passage. C'est alors qu'elle pénétra dans l'enceinte du tribunal, allant droit à l'intérieur du bureau du greffier. Craignant pour la sécurité des citoyens qui s'étaient attroupés autour du bâtiment, les services de sécurité avaient installé un double cordon de sécurité empêchant tout accès au tribunal. B. BADIS