Les forces américano-britanniques en Irak sont devenues la cible d'une série d'attaques sanglantes et d'opérations de sabotage face auxquelles elles peinent à trouver une réponse appropriée. Six soldats britanniques ont été tués mardi et huit autres blessés lors de deux accrochages séparés, près d'Al-Amarah dans le sud de l'Irak, les plus graves impliquant les troupes britanniques depuis la fin de la guerre en Irak. En outre, cinq Irakiens ont été tués et deux soldats américains blessés au cours de plusieurs accrochages depuis lundi, alors que Bagdad restait privée d'électricité en raison de pannes et d'actes de sabotage. Les six soldats britanniques tués appartenaient à la police militaire et contribuaient à entraîner la police locale d'Al-Majar al-Kabir, a annoncé mardi soir le ministre de la Défense Geoff Hoon devant la chambre des Communes. “De premières informations laissent penser qu'ils ont pu être impliqués dans un incident au poste de police de la ville où leurs corps ont été retrouvés en milieu de journée”, a souligné M. Hoon sans plus de précisions. Lors d'un second accrochage survenu aussi à Al-Majar al Kabir, une patrouille du 1er bataillon du régiment parachutiste britannique a été attaquée au lance-roquettes, à la mitrailleuse et au fusil par un grand nombre d'Irakiens, a expliqué le ministre. 8 soldats ont été blessés. Un hélicoptère Chinook, venu en renfort, a aussi essuyé des tirs au moment où il se posait. Ce double accrochage est le plus grave impliquant les forces britanniques depuis la fin de la guerre en Irak le 1er mai. Il s'ajoute à une série d'autres ayant plus particulièrement visé l'armée américaine. Depuis lundi, Bagdad est privée d'électricité en raison d'une panne dans la principale station de distribution et d'un attentat contre un gazoduc, près de Hit (150 km au nord-ouest de la capitale). Une partie de la population s'efforce de faire face en se ruant dans les magasins à la recherche des générateurs disponibles. Les récentes attaques contre des oléoducs et des gazoducs ont incité les nouveaux responsables des ressources énergétiques à faire passer de 3.000 à 6.000 le nombre de gardes armés chargés de surveiller ces installations, d'une longueur totale de 7.000 km. “Il est très difficile de garantir la protection de kilomètres de pipeline, très exposés”, a déclaré le commandant Joseph Hanus, du corps du génie de l'armée américaine.