Dans les grandes villes, les hospitalo-universitaires assurent les soins dans les hôpitaux. La grève des praticiens spécialistes n'a pas eu une grande incidence sur les hôpitaux de la capitale. Hier, les activités programmées, y compris les interventions chirurgicales, ont été toutes réalisées. Rencontré devant le service ORL de l'hôpital Mustapha-Bacha, un malade de l'intérieur du pays déclare : “J'ai été consulté par mon médecin normalement.” L'hôpital Mustapha-Bacha, le plus grand établissement de santé d'Algérie, ne présentait, hier, aucun signe d'une quelconque grève. A notre arrivée, vers 13h, une grande foule attendait devant les différents services, non il ne s'agit pas de malades, mais plutôt de visiteurs venus voir leurs parents. Le directeur de l'hôpital est absent, car en réunion avec les professeurs en médecine. Les hôpitaux d'Alger tournent grâce aux praticiens hospitalo-universitaires. Ces derniers viennent de voir leurs revendications satisfaites et c'est ce qui semble durcir la position des spécialistes de santé publique qui s'étonnent de la politique de deux points deux mesures. Tous les médecins spécialistes suivent la même formation, selon les disciplines choisies, jusqu'à la fin du résidanat (période de 4 ans d'études après la médecine générale). À l'issue de cette première post-graduation, les praticiens passent un examen, ceux qui réussissent sont déclarés hospitalo-universitaires et les autres auront le statut de spécialistes de santé publique. Les hospitalo-universitaires auront pour tâche les soins, la recherche et la formation et seront recrutés par les centres hospitalo-universitaires. Ils ont, en outre, la possibilité d'évoluer vers le professorat. Quant aux spécialistes de santé publique, ils sont envoyés à l'intérieur du pays. Avant leur mouvement qui a débuté en février dernier, ils n'avaient aucune possibilité d'évoluer. C'est pourquoi, d'ailleurs, les échos qui nous parviennent font état d'un véritable blocage dans les hôpitaux de wilayas et de daïras. Pour le moment, le mouvement continue et les grévistes affichent leur volonté de continuer leur “lutte” pour arracher leur droit. “Nous serons fixés mardi prochain, après la réunion à laquelle nous sommes conviés au ministère de la Santé”, déclare le Dr Tifoura du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique. Elle espère que la prochaine rencontre permettra de trouver une solution à leurs revendications. “Nous avons reçu plusieurs promesses par le passé, mais cette fois nous voulons du concret, à savoir une réponse favorable à nos revendications”, ajoute le Dr Tifoura. S. B.