La réparation de ce déni de justice par un homme qui avait véritablement à cœur de refonder les relations algéro-françaises a été saluée tant par les concernés que par les autorités politiques algériennes. Les anciens combattants algériens, qui avaient pris une part prépondérante au sein des forces alliées à la guerre contre le nazisme, avaient longtemps été victimes d'une abominable discrimination de la part des autorités françaises. En effet, pendant de longues années, ils percevaient — et dans le cas de leur décès, c'est leurs ayants droit — des retraites dix fois inférieures à celles de leurs frères d'armes, alors qu'ils étaient tous dans les mêmes tranchées “à bouffer du Boche”. C'est en grande partie grâce au film de Rachid Bouchareb, Indigènes qui a justement restitué à sa juste mesure le combat de ces indigènes, que le président Jacques Chirac, subitement interpellé dans sa conscience, avait décidé de faire bouger les choses en rétablissant plus ou moins l'équité au niveau des retraites. La réparation de ce déni de justice par un homme qui avait véritablement à cœur de refonder les relations algéro-françaises a été saluée tant par les concernés que par les autorités politiques algériennes. Maintenant, il s'agit d'aller un peu plus loin dans cette démarche réparatrice de la part du gouvernement français en rétablissant aussi dans leurs droits les victimes algériennes des essais nucléaires effectués par les autorités coloniales dans le Sud algérien. Les propos du secrétaire d'Etat français aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel, en affirmant que “nous devons reconnaître aujourd'hui les victimes, toutes les victimes”, vont a priori dans ce sens, en espérant que les députés français, qui auront à délibérer prochainement du projet de loi de Hervé Morin relatif à ce dossier, fassent preuve d'esprit positif. Au demeurant, ces gestes à la fois concrets et symboliques qui touchent le citoyen lambda sont de nature à donner davantage de substance et de consistance à la coopération bilatérale que les envolées lyriques et autres effets de manche sur “la refondation des relations bilatérales” et le “partenariat privilégié”, qui reste, faut-il en convenir, pour le moment un vœu pieux.