Un jour, un homme acheta un gigot d'agneau à l'occasion du Mawlid Ennabaoui. Il le confie à sa femme et retourna travailler. Au moment de faire la cuisine, l'épouse constatant qu'elle n'avait plus d'eau, se rendit à la fontaine. Durant son absence, un chien affamé se glisse par la fenêtre et dévore le gigot. À son retour, la femme ne trouva que des os. Elle commença à pleurer sachant que son mari la renverra chez ses parents manu militari, dès son retour. Au même moment, ses enfants : une fille et un garçon rentraient à la maison. La maman eut une idée diabolique : “Je vais égorger mon fils et faire un couscous avec sa chair. Mon mari n'y verra que du feu”, se dit-elle. Sans réfléchir, elle passa à l'acte sous les yeux terrorisés de sa petite fille. “Pas un mot à ton père, sinon tu subiras le même sort”, la menaça-t-elle. Le femme coupa l'enfant en morceaux et le fit cuire dans une grande marmite avec les couscous et les légumes. Au retour du papa le soir, tout le monde se mit à table. “Où est mon fils ?” demanda le père. “Il est chez ses cousins”, répondit la mère. La petite fille ne toucha pas au dîner. À la fin du repas, elle rassembla les os de son frère et les enterra dans la cour. Le matin, quand le père sortit, il constata qu'un grenadier avait poussé pendant la nuit, dans la cour. Un petit oiseau se tenait sur une des branches en chantant. “De petit enfant, je suis devenu petit oiseau. Ma mère m'a égorgé, mon père m'a mangé, ma sœur a réuni mes os.” Le lendemain matin ainsi que les jours suivants, l'homme revit le petit oiseau et l'entendit chanter sa complainte. Comme son fils tardait à rentrer à la maison, il décida d'aller le chercher chez ses cousins. En apprenant qu'il n'était pas là, il comprit que sa femme l'avait égorgé et qu'il s'était rassasié de sa chair. La femme finit par avouer son crime… Fou de rage, il la chassa de la maison. Le petit oiseau continua à se poser tous les matins sur la branche du grenadier. Son chant n'était plus triste comme avant. Nadia Arezki [email protected]