Le procureur de la République près le tribunal de Blida avait requis, mercredi dernier, au terme d'un réquisitoire une peine de 3 ans de prison ferme à l'encontre de R. M. Ce dernier, rappelons-le, est accusé de faux et usage de faux de documents administratifs lorsqu'il était employé au bâtonnat de Blida où il s'occupait, entre autres, de la transmission de dossiers de demandes de visa pour les avocats auprès du consulat de France à Alger. Au cours de l'audience, l'accusé a nié tous les faits qui lui étaient reprochés et a déclaré qu'il ne faisait que transmettre des dossiers que lui remettaient les avocats sans qu'il en prenne connaissance ni qu'il vérifie ce qu'ils contenaient. Les témoins ont confirmé avoir remis des dossiers de demandes de visa à l'accusé lui-même mais sans les actes de mariage. Un autre témoin a affirmé avoir chargé lui aussi R. M. de son dossier, mais dès qu'il a su qu'une enquête avait été ouverte par les services de sécurité, il s'est rendu en compagnie de son père auprès du bâtonnier d'Alger pour essayer de récupérer les dossiers qui comportaient de faux extraits de mariage. Mais le mis en cause avait refusé de les leur remettre. Quant aux femmes dont les noms ont été portés sur les actes de mariage, certaines ont déclaré avoir remis le dossier de demande à un voisin qui avait promis de procurer le visa, d'autres, elles, ont été approchées par un inconnu dans le bus qui s'est dit capable de leur ramener le visa en question, ou par un autre moyen, mais qu'elles ont toutes été surprises de se retrouver mariées à des avocats qu'elles ne connaissaient même pas.