Le marketing ethnique renvoie à un marché peu développé dans le monde. La raison en est simple : ce marché a vu le jour par le biais de la segmentation de la population, en s'appuyant sur les “minorités ethniques” dont le pouvoir d'achat est en train de s'accroître. Des communautés à qui il propose des produits, semble-t-il, plus adaptés à leurs spécificités physiques et culturelles. À l'inverse des Etats-Unis et de quelques pays dits “développés”, les recherches sur les différences de comportement des minorités ethniques étaient interdites jusque-là en France. Pourtant, même avec des “principes républicains”, les choses semblent changer dans l'Hexagone. Mais la France n'est pas la seule à vivre ces conversions. Depuis une décennie, on assiste, en effet, à une diversité de comportements en matière de gestion marketing et de consommation communautaire, en direction notamment des musulmans. À lui seul, le marché des aliments halal, qui n'est pas destiné aux seules communautés musulmanes, représente pas moins de 12% des échanges mondiaux de produits agroalimentaires. Dans le cadre de la pénétration de nouveaux marchés et des économies émergentes, on annonce des “tendances islamiques” qui porteraient sur une série d'offres, comme la finance islamique, les vêtements islamiques, les poupées islamiques, le tourisme halal, les bonbons halal… On signale même la naissance officielle d'ici fin 2009 de “normes standardisées halal”, sous l'égide de l'Organisation de la conférence islamique et du Conseil de coopération du Golfe, pour lancer “l'industrie halal”. Et, si l'on en croit le constructeur automobile malaisien Proton, la première “voiture islamique” est en cours de fabrication. C'est fou comme les nouvelles directions du marché collent avec l'actualité sémantique et politique ! H. A.