Les unités spéciales composées essentiellement d'ex-rebelles touareg, considérés comme les meilleurs connaisseurs du Sahara, vont se joindre à la traque menée par l'armée malienne contre les éléments d'Al-Qaïda au Maghreb opérant dans la région. Dans le but de soutenir la lutte contre les terroristes, notamment les membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui opèrent dans le Sahara, les participants à la réunion destinée à relancer le processus de paix entre le gouvernement malien et les ex-rebelles ont décidé de “rendre fonctionnelles les unités spéciales dans les meilleurs délais”. Ces unités spéciales sont des troupes composées essentiellement d'ex-rebelles touareg, considérés comme les meilleurs connaisseurs du Sahara. Ainsi, les ex-rebelles touareg du Mali participeront à la lutte contre Al-Qaïda dans le nord du pays. Le document sanctionnant les travaux de cette rencontre souligne que “la réunion se félicite de l'engagement de l'Alliance (ex-rebelles touareg) à œuvrer avec le gouvernement malien dans sa lutte contre la nouvelle menace que représente le terrorisme dans la région”. À signaler que c'est la première fois que la rencontre, qui a rassemblé les ex-rebelles, le gouvernement et la médiation algérienne, se déroule à Bamako, ce qui constitue un signe de décrispation certaine entre les deux parties. C'est aussi la première fois que les ex-rebelles touareg arrivent officiellement dans la capitale malienne, excepté la venue discrète de certains d'entre eux récemment à Bamako. La rencontre se déroule notamment en présence des principaux signataires de l'accord de paix d'Alger (2006) : le ministre malien de l'Administration territoriale, le général Kafougouna Koné, des représentants de l'ex-rébellion et le médiateur en chef, l'ambassadeur d'Algérie au Mali Abdelkrim Ghreib. Les participants ont particulièrement insisté sur la réinsertion socioéconomique des jeunes des trois régions du nord du Mali, dont le programme débutera “au plus tard fin juillet 2009”, selon le texte final. Pour rappel, le Mali et l'Algérie ont déjà mobilisé un peu plus d'un milliard de francs CFA (1,5 million d'euros) pour lancer le projet. Parmi ces mesures figure l'installation dès la semaine prochaine d'une structure à Kidal qui sera chargée d'aider à la réinsertion socioéconomique de plus de 10 000 jeunes des trois régions du nord du Mali. Un appel a été lancé à la communauté internationale pour participer financièrement au développement du nord du Mali. Réunis au sein de l'Alliance pour la démocratie et le changement (ADC), les ex-rebelles avaient signé il y a trois ans un accord de paix à Alger avec le gouvernement malien. Par ailleurs, la mise en œuvre de l'accord d'Alger avait été ralentie pendant un an et demi (2007-début 2009) par des rebelles dissidents et cette réunion doit permettre de relancer son application concrète, notamment le développement du nord du pays. À noter qu'une frange de l'ADC, dirigée par Ibrahim Ag Bahanga, avait repris les armes avant d'être défaite par les forces gouvernementales. Ag Bahanga est depuis le début de l'année réfugié en Libye. Merzak T./Agences