Photo : Riad Par Amar Rafa Les ex-rebelles touareg du Mali, réunis au sein de l'Alliance pour la démocratie et le changement (ADC), participeront à la lutte contre Al Qaïda dans le nord du pays, a-t-on annoncé dimanche dernier à l'issue d'une réunion d'évaluation à Bamako pour la mise en œuvre de l'accord d'Alger. «La réunion se félicite de l'engagement de l'Alliance [ex-rebelles touareg] à œuvrer avec le gouvernement malien dans sa lutte contre la nouvelle menace que représente le terrorisme dans la région»,précise le protocole de la rencontre. Afin d'engager la lutte contre les terroristes, en particulier les membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), les participants ont décidé de «rendre fonctionnelles les unités spéciales dans les meilleurs délais».Les «unités spéciales» sont des troupes composées essentiellement d'ex-rebelles touareg qui sont considérés comme les meilleurs pisteurs car connaissant parfaitement la région.Les participants ont également insisté sur la réinsertion socioéconomique des jeunes des trois régions du nord du Mali. Un programme de réinsertion débutera «au plus tard fin juillet 2009», selon le texte final. Ils ont également préconisé de «doter» l'Agence pour le développement des régions du nord du Mali de ressources humaines de qualité pouvant exercer pleinement leurs missions auprès des populations du gouvernement et des partenaires techniques et financiers, a-t-on ajouté.Les parties signataires de l'accord d'Alger, ont en outre recommandé de faire prendre en charge de «manière rigoureuse», par l'autorité administrative et politique en place, les missions dévolues au conseil régional provisoire de coordination et de suivi. Elles ont également préconisé de «revoir» la taille des structures de mise en œuvre des accords d'Alger, et «envisager» la mise en place d'une «équipe légère» de suivi à Bamako, en procédant à l'installation des unités spéciales et au lancement du programme de réinsertion des jeunes.Le Mali et l'Algérie ont déjà mobilisé un peu plus d'un milliard de francs CFA (1,5 million d'euros) pour lancer le projet. Les participants à la rencontre ont par ailleurs lancé un appel aux bailleurs de fonds en vue d'appuyer cette réinsertion des jeunes et les opérations de développement de ces régions dans le cadre de la réinsertion et des engagements pris lors du forum de Kidal. Les ex-rebelles avaient signé il y a trois ans un accord de paix à Alger avec le gouvernement malien, mais une frange de l'ADC, dirigée par Ibrahim Ag Bahanga, avait repris les armes avant d'être défaite début 2009 par les forces gouvernementales. Ag Bahanga est depuis le début de l'année réfugié en Libye.C'est la première fois que la rencontre, qui a rassemblé les parties signataires de l'accord d'Alger de juillet 2006 (gouvernement malien, Alliance démocratique du 23 mai pour le changement et la facilitation algérienne) se déroule à Bamako, ce qui constitue un signe de décrispation, selon certains observateurs.