Avec des sonorités afro-gnaouies mêlées, avec ingéniosité, aux musiques méditerranéennes, Joe Batoury s'illustre dans le gnaoui, en proposant une musique festive qui incite à la danse et aux réjouissances. Rencontré à l'issue de son concert à l'esplanade de Riadh El-Feth, dans le cadre du Panaf, Joe Batoury évoque son nouvel album Denia et les opportunités qu'offre le 2e Festival culturel panafricain, notamment les rencontres avec les artistes et les fusions. Liberté : Vous avez participé au 2e Festival culturel panafricain en animant 4 concerts. Comment cela s'est-il passé ? Joe Batoury : L'esplanade de Riadh El-Feth a représenté ma quatrième scène durant le Panaf. Mon premier concert était à Tizi Ouzou ; j'ai également fait Tipasa et le Casif de Sidi Fredj. C'était super, il y avait une très bonne ambiance et même une bonne organisation. J'ai été agréablement surpris de voir autant de familles sortir et assister aux différents concerts. Vous appartenez à une génération qui a tout de même eu la chance de vivre un évènement d'envergure continentale. Comment avez-vous vécu cela ? C'est vraiment une chance de vivre le Festival culturel panafricain. Je me rappelle, quand j'étais jeune, que mes parents me parlaient souvent du Panaf de 1969, et, à présent, j'ai eu l'occasion de vivre sa 2e édition. C'est une occasion inespérée qui favorisera l'échange culturel entre les pays d'Afrique. C'est le seul festival au monde qui englobe tout un continent et c'est génial pour nous en tant qu'artistes. Vous êtes un show-man et c'est à partir de reprises que vous avez constitué une discographie. À quand la création ? J'interprète des chansons du répertoire gnaoui et je remodèle à ma manière… à la Joe Batoury. J'essaie d'intégrer mon truc avec le monde du gnaoui, ce qui ne m'éloigne pas de mes racines, puisque je considère que ma musique est un héritage familial. Je n'ajoute rien aux chansons que j'interprète. Toutefois, j'ai une manière propre à moi de les interpréter avec un petit bonus : le show sur scène. Votre premier album Sakia est sorti en 2007. Êtes-vous sur le projet d'un second opus ? En fait, mon deuxième album devait sortir la première semaine du Panaf, mais comme on a été un peu débordé, notamment par les répétitions, on a pris du retard. Mais mon nouvel album Denia sortira dans quelques jours. Il y a neuf titres que j'ai composés moi-même. De plus, le thème de cet album est la musique africaine, et ce en raison de mon expérience très enrichissante au Niger et au Mali. Ce dernier pays est une référence dans le domaine de la musique. Par exemple, si vous partez au Sénégal et vous demandez à écouter de la musique, on vous mettra, sans l'ombre d'un doute, de la musique malienne. Qu'est-ce que cette expérience malienne vous a concrètement apporté ? J'ai d'abord rencontré beaucoup d'artistes et j'ai participé à des ateliers. On s'est, par la suite, échangé nos mails et promis de garder contact. Je compte sérieusement travailler avec quelques-uns d'entre eux et d'ailleurs, dans ce nouvel album, un bassiste malien du nom de Roger a travaillé avec moi. D'autres projets ? Une tournée peut-être ? En effet, je compte faire une tournée après le mois de ramadan à travers tout le pays. H. M. (*) Des extraits du nouvel album Denia, de Joe Batoury, sont disponibles sur le profil Myspace de l'artiste : www.myspace.com/tribusakia