Le nombre de morts de la grippe porcine en Amérique latine, région du monde la plus touchée par la pandémie, dépasse désormais les 600, après l'annonce de nouveaux décès dans plusieurs pays entre jeudi et vendredi. La plus forte hausse est venue du Chili, l'un des pays du cône sud de l'Amérique latine où l'hiver austral est le plus rude, qui a fait état jeudi soir d'un nouveau bilan de 87 victimes du virus H1N1, soit huit de plus que la semaine précédente. Seuls l'Argentine voisine (165) et le Mexique (146), foyer mondial de la pandémie en avril, ont été plus durement touchés dans la région, qui compte 380 millions d'habitants. Le Pérou (29 morts au total), le Costa Rica (22), la Colombie (17), le Guatemala (10), la Bolivie (9) et le Honduras (4) ont également revu leurs chiffres à la hausse ces dernières 24 heures. L'Amérique latine concentre plus de deux tiers des victimes de la pandémie, qui a fait 816 morts selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié lundi et largement dépassé. Ses dirigeants s'inquiètent de l'accès aux futurs vaccins qui devraient être disponibles à l'automne boréal, car les pays développés, les Etats-Unis et l'Europe en tête, en ont déjà préempté la majorité des doses. Dans certains pays, le problème actuel est l'approvisionnement en antiviraux. Au Brésil, pays le plus peuplé de la région avec 190 millions d'habitants, le gouvernement a décidé d'interdire la vente du Tamiflu dans les pharmacies pour garantir l'accès au médicament à ceux qui en ont besoin. Certains Brésiliens ont depuis traversé la frontière méridionale afin de s'en procurer en Uruguay, où il est en vente libre, selon les autorités uruguayennes.