Le séjour “irrégulier” de Abdelkader Hadjar à Alger a pris fin hier. Comme annoncé dans notre édition de jeudi dernier, c'est hier, en effet, qu'il a pris l'avion à destination de Téhéran, via Istanbul. Ainsi s'achève, pour le diplomate, un congé très spécial, long de près de deux mois et entièrement consacré à fomenter des complots contre la direction du FLN issue du dernier congrès du parti. Hadjar n'apprécie pas que Benflis se démarque de Bouteflika, encore moins qu'il lui refuse son soutien dans sa quête d'un second mandat à El-Mouradia. Hadjar devra donc reprendre son poste qu'il avait abandonné en violation de tous les usages connus dans les annales de la diplomatie. Son retour au pays des ayatollahs signifie qu'il quitte l'arène. Du moins momentanément. C'est donc désappointé qu'il a dû prendre sa valise. En témoigne le refus catégorique qu'il a opposé, hier, au salon d'honneur de l'aéroport d'Alger, à notre photographe, qui était embusqué là, dès les premières heures du matin. C'est son fils, présent sur les lieux, ainsi que toute sa famille, qui s'est chargé d'expliquer ce refus : “Vous avez traité mon père de doberman.” On l'aura compris : les moments de dépit ne sont pas bons à immortaliser. Et la longue lettre (lire page 3) que l'ambassadeur en partance a envoyée, hier, à quelques rédactions d'Alger, truffée d'expressions ordurières jamais usitées dans les milieux diplomatiques, atteste d'une défaite. Et d'une nouvelle traversée du désert qui, déjà, s'annonce. S. C.