Après un congé de plus d'un mois dont on ignore la nature mais pas les motivations, Abdelkader Hadjar repartira, finalement, en Iran pour reprendre ses fonctions d'ambassadeur d'Algérie. Il prendra le vol de samedi prochain. Le ministère des Affaires étrangères lui a remis l'autorisation, hier, comme l'exigent les usages diplomatiques en pareilles circonstances. Hadjar repart, même s'il ne laisse rien transparaître, avec la plus grande frustration de ne pas avoir réussi à remettre en cause le VIIIe congrès du FLN auquel il a pourtant participé sans dire un traître mot durant les travaux. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a rejeté sa demande d'être déchargé de ses fonctions de diplomate à Téhéran, comme cela a été son vœu lors de son retour à Alger. Abdelkader Hadjar qui nous a reçu, hier, refuse tout de même de reconnaître son échec dans sa mission de déstabilisation de la direction actuelle du FLN et du secrétaire général du parti, Ali Benflis. Il n'admet même pas le fait qu'il n'a pas pu s'imposer comme leader incontestable de la fronde au sein du groupe qui comprend Amar Tou, Tayeb Louh, Saïd Barkat, Hamid Si Affif et d'autres mécontents des résultats du VIIIe congrès de leur formation politique, tant ses amis ont vite fait, selon des informations concordantes, de s'en débarrasser, parce que, dit-on çà et là, l'ambassadeur d'Algérie à Téhéran est devenu un élément encombrant. “Même si je pars, persiste-t-il à dire, je demeure le porte-parole du groupe au sein duquel il y a un consensus sur ma personne.” L'ancien membre du comité central est un inconditionnel et impénitent admirateur de Bouteflika. Abdelkader Hadjar qui affirme que son départ “ne signifie pas la fin des tentatives de récupération du FLN en organisant un autre congrès”, souligne que “des structures ont été créées pour continuer le travail”. “Je ne suis pas seul”, lance-t-il, avant de révéler qu'“un groupe de participants au dernier congrès a introduit un recours auprès du ministère de l'Intérieur pour remettre en question la façon avec laquelle ont été menés ses travaux”. Indésirable au sein du groupe pro-Bouteflika pour avoir, selon des sources crédibles, revendiqué publiquement, dès son arrivée à Alger, la violence de la contestation à la ligne Benflis, Abdelkader Hadjar s'entête encore et lâche, non sans rectifier ses mots par la suite : “C'est moi le chef !”. Va-t-il revenir ? “Je ne sais pas”, répond-il. Une chose est sûre toutefois : les détracteurs de Benflis semblent ne plus compter sur ses services après avoir échoué, dès le premier round, contre la machine FLN qui est désormais résolue à aller jusqu'au bout de son programme, de son calendrier et de son projet de porter son secrétaire général à la présidence de la République. S. R.