Les attaques contre l'armée américaine en Irak ne faiblissent pas, alors que le gouvernement de George W. Bush se défend d'avoir exagéré sciemment la menace que représentait le régime de Saddam Hussein pour justifier le déclenchement de la guerre. Lundi toujours, une attaque à la grenade a eu lieu dans le centre de Bagdad, à proximité d'un bâtiment réquisitionné par les forces américano-britanniques, mais n'a fait aucune victime. Un groupe inconnu, “le mouvement du jihad irakien”, a affirmé dans un communiqué qu'il multiplierait les attaques contre les troupes américaines en Irak. C'est le deuxième groupe inconnu revendiquant des attaques antiaméricaines à se manifester en l'espace de deux jours. Aux Etats-Unis, le président américain George W. Bush, sur la défensive face à la polémique pour ses déclarations controversées concernant des tentatives irakiennes d'achat d'uranium au Niger, a maintenu lundi passé que la guerre contre l'Irak était bien justifiée. Le président américain, confronté à des interrogations et critiques croissantes dans la presse et au Congrès, a défendu la qualité des services de renseignement américains, comme la CIA, elle aussi sur la sellette. La Maison- Blanche a reconnu, il y a une semaine, que le fait d'avoir mentionné des tentatives d'achat d'uranium en Afrique par Bagdad dans le discours présidentiel sur l'état de l'Union le 28 janvier dernier avait été une erreur. Mais le gouvernement Bush s'est défaussé sur la CIA, affirmant que celle-ci avait validé les renseignements présentés par le président. Pourtant, la presse américaine laisse entendre que la CIA avait depuis longtemps des doutes sérieux sur la crédibilité des informations concernant cet aspect des projets nucléaires irakiens. George Tenet, le patron de l'Agence, a reconnu récemment qu'il y avait eu un couac, et a indiqué que les renseignements sur le Niger avaient été transmis par les Britanniques, lesquels ont affirmé que leurs informations provenaient de services étrangers. À Bagdad, plusieurs membres du Conseil de gouvernement transitoire, premier exécutif irakien de l'après-guerre entré en fonctions dimanche dernier, ont rencontré lundi des experts de la Banque mondiale (BM), qui devaient les conseiller sur les moyens de relancer l'économie nationale.