Le phénomène de la contrefaçon a pris de l'ampleur en Algérie. Selon l'encyclopédie Wikipédia, la contrefaçon se définit comme “le fait de reproduire ou d'imiter quelque chose sans en avoir le droit ou en affirmant ou laissant présumer que la copie est authentique. La notion de contrefaçon a souvent une connotation péjorative, sous-entendant une chose de mauvaise qualité”. L'encyclopédie Larousse la définit comme “usurpation du droit de propriété littéraire, artistique, commerciale ou industrielle d'un autre. Atteinte aux droits de l'auteur sur son invention ou sa création par un individu qui, sans droit, reproduit et commercialise un objet, une œuvre, fait usage d'un logo, d'une marque commerciale.” Le droit de la propriété intellectuelle s'impose de plus en plus comme un vecteur important du développement économique et de la création de richesses. Nous pouvons comprendre que les produits contrefaits sont des produits copiés, reproduits dans des conditions occultes, non conformes aux normes, aux procédés de fabrication et ne sont soumis à aucun contrôle de qualité. Dans le contexte actuel, la contrefaçon n'a pas de frontière, nous la retrouvons partout dans le monde, elle concerne les pays développés et les pays en voie de développement. Avec la mondialisation et la facilité des échanges économiques, ce phénomène prend de l'ampleur et cause de vraies hémorragies dans l'économie en général. La gamme des produits contrefaits inonde quotidiennement le marché algérien, et ne cesse de se diversifier. La propagation de ce fléau porte un grave préjudice au Trésor public et à l'économie nationale. Le budget de l'Etat souffre d'une forte évasion fiscale. Chaque année, la contrefaçon fait perdre à l'Algérie 20 milliards de dinars, ce qui équivaut à 236 millions d'euros de son économie. Ce fléau prend de l'ampleur d'année en année, affaiblit l'économie et pousse les petites entreprises à la faillite. Certaines périodes réussissent à l'écoulement de ce genre de produit surtout l'habillement. Comme on le vit en ce moment avec la rentrée scolaire 2009-2010 et l'Aïd qui s'annonce, au bonheur des petites bourses. Des produits de tout genre, exposés sur les étalages des marchés et même dans plusieurs magasins à des prix alléchants, qui varient entre des tee-shirts à 300 DA, des pulls à 200 DA, des baskets à 500 DA, des ensembles pour enfants entre 500 et 1 000 DA et qui connaissent un rush des clients. Tous ces articles, confectionnés sans aucun contrôle de qualité, partout à Alger, se vendent comme des baguettes, précisément au marché du 1er-Mai, Meissonnier, les artères de Bab El-Oued, Laâkiba, pour ne citer que ceux-là. Et portent même des signatures de marques renommées comme Adidas, Puma, Chanel… Ce phénomène précisément pousse à la faillite le secteur industriel du textile en Algérie. En revanche, la contrefaçon ne se limite pas à un secteur particulier. Elle touche pratiquement tous les secteurs de production. Quelques chiffres illustrent l'ampleur de ce phénomène : un taux de 60% (le tabac), 50% (pièces détachées), 40% (les cosmétiques), 30% (habillement et chaussures),12% ( électroménager), sans oublier les médicaments, les détergents, les jouets pour enfants et les affaires scolaires. Les produits contrefaits proviennent de différents pourvoyeurs : la Chine, la Turquie et les Emirats arabes unis... Toujours à l'occasion de la célébration de l'Aïd el-Fitr, le gérant de la Sarl La Zeïna, créée en 1901 et spécialisée dans les arômes industriels et les eaux de fleurs d'oranger, nous affirme l'existence même des ateliers clandestins, au niveau national, confectionnant son produit. Le gérant nous informe que le produit contrefait est médiocre, ne répond pas aux normes et les conditions de sa fabrication restent inconnues. Le dirigeant de cette Sarl nous confie aussi que ce phénomène pèse lourdement sur son entreprise. En effet, les agents d'enquête de l'entreprise ont détecté plusieurs produits contrefaits de la même marque, “La Zeïna”, ont été commercialisés dans plusieurs wilayas (Alger, Constantine, Oran, Sétif, etc) à tel point que le client n'arrive plus à distinguer entre le vrai et la copie. Au-delà des dégâts économiques, ce phénomène constitue un risque élevé pour la santé du consommateur pouvant aller jusqu'à la mort. Le consommateur souvent peu informé et toujours en quête de produits à moindre prix semble être la proie idéale pour ces falsificateurs qui font passer des produits contrefaits, à bas prix, pour des produits de qualité et en lui faisant miroiter de fausses économies.