Pas moins d'une cinquantaine de travailleurs dépendant de l'unité de Laghouat relevant de l'entreprise de commercialisation des médicaments Digromed (ex-Enapharm), dissoute par anticipation prononcée à compter du 3 juin 2009, sont mécontents. Pour attirer l'attention des pouvoirs publics et faire entendre leurs revendications, ils se sont rassemblés, samedi passé, devant le siège de leur ex-unité sise à Ksar Essadiqia, au chef-lieu de Laghouat, pour réclamer leurs salaires non réglés depuis le mois de février de l'année en cours, ainsi que l'indemnité de départ volontaire. Ils se disent abandonnés à leur sort, se retrouvant ainsi dans une situation chaotique et désespérée. Selon les protestataires, le règlement de leur situation socioprofessionnelle tarde à venir en dépit de la signature de “l'accord collectif n° 004/DG/2008 signé le 07/05/2008 avec le partenaire social”. Un accord, selon eux, qui porte sur les modalités de départ volontaire et de départ à la retraite proportionnelle des travailleurs, conformément à la législation en vigueur. Pères de famille pour leur grande majorité, les ex-travailleurs se disent “victimes d'un laxisme manifeste”, en invoquant leur déplorable situation sociale. “Nous ne faisons que réclamer nos droits les plus élémentaires. Cette situation n'a que trop duré pour des considérations que nous ignorons”, a souligné, dépité, l'un d'eux. Les protestataires n'ont pas caché leur déception ni le quotidien misérable qu'ils endurent. Certains parmi eux sont menacés d'expulsion de leur demeure pour cause de non-paiement de loyer, alors que d'autres se sont rabattus sur les aides des voisins et autres amis de la famille pour subvenir aux besoins vitaux de leurs foyers, nous disent-ils. En raison du non-règlement des factures d'électricité, la Sonelgaz serait dans l'obligation de couper l'électricité pour beaucoup d'entres eux en ce début de saison hivernale. Alors qu'ils s'attendaient à une issue à leur cauchemar, ils sont surpris par le silence radio des responsables en charge de leur dossier. Ainsi, c'est donc une cinquantaine d'ex-travailleurs de plus, entre pères et mères de famille, qui devront livrer bataille pour nourrir leurs enfants à la veille de la fête de l'Aïd, précédée par la rentrée des classes, et faire face aux dépenses quotidiennes.