Le gouvernement a tranché : les logements sociaux situés dans les enceintes ou à proximité des sites et pôles universitaires, convoitises au squat, à la spéculation et objet de conflit, reviendront de plein droit aux enseignants de l'enseignement supérieur. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, vient d'adresser une instruction aux 48 directeurs des Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI) afin d'entamer la procédure d'acquisition des logements sociaux au profit des enseignants universitaires. Cette directive vient compléter la démarche du gouvernement et de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), afin de satisfaire l'une des principales revendications de la famille universitaire déstabilisée par le problème de location et, dans certains cas, d'expulsion des logements sociaux relevant de la propriété de l'OPGI. Une démarche à laquelle étaient associés le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que le Syndicat national des enseignants du supérieur (UGTA) et qui se veut un aboutissement à la directive n°364 du 20 juillet 2009 signée par le Premier ministre et relative au gel de tout désistement des logements à caractère social. Cette directive, rappelle-t-on, n'aura pas d'effet rétroactif sur l'achat de logement dont la procédure est antérieure à la date de signature de ladite directive qui vient, par ailleurs, mettre fin à un contentieux qui touche, dans un premier temps, un quota de 3 000 logements. Cette nouvelle procédure prendra en compte les critères d'éligibilité, d'une part, et le justificatif de la demande d'acquisition des logements par les enseignants dont la démarche date d'avant juillet 2009. Contacté au téléphone, le secrétaire général du Syndicat national des enseignants du supérieur, Messaoud Amarna, a confirmé l'information et s'est dit satisfait de l'aboutissement du combat des enseignants, mais aussi de l'arbitrage du ministre chargé du secteur, M. Harraoubia, et de la mobilisation du patron de la Centrale syndicale, M. Sidi-Saïd. “Nous avons sensibilisé toutes les parties à ce sujet. C'est un long combat de la famille universitaire. Nous pouvons dire que l'instruction de M. Ouyahia vient apporter une bouffée d'oxygène à une corporation en souffrance, surtout dans le volet socioprofessionnel. Nos revendications légitimes ont trouvé un écho favorable dès que le gouvernement a positivement réagi à nos attentes”, a déclaré M. Amarna. D'autres chapitres liés à la plate-forme de revendications font également l'objet de négociations et de dialogue au sein de ce syndicat qui vient d'arracher un acquis et pas des moindres : un toit pour l'enseignant. Il restera d'autres problèmes à régler lors de la tripartite très probablement.