Marathonienne était la deuxième journée du Festival culturel national du théâtre amazigh de Batna. La matinée a été consacrée à deux conférences : la première portant sur “L'exploitation du patrimoine dans le théâtre” et la seconde a concerné “L'argot dans la langue amazighe”. Animées par les conférenciers Salim Souhali et Mohamed Merdaci, ces conférences ont été suivies par plusieurs personnalités et hommes de culture. Le débat était un peu timide et le sujet n'a pas été approfondi. La soirée a été consacrée aux représentations théâtrales. Trois pièces à l'affiche : Tacarit Hend N Jeddi, de l'association culturelle Athouren Tizi Ouzou, les Semeurs de Sel, de l'association culturelle et scientifique Aghbalou de Tizi Ouzou, et Alghem Abouhali, du Théâtre régional de Batna, écrite par Salim Saïfi, mise en scène par Salah Boubir et interprétée par les comédiens Samir Oudjit, Khamsa Melakhsou, Noureddine Mouhoubi et Salah Boubir. La pièce d'expression amazighe traite du problème de l'identité. La pièce commence par une projection de 5 minutes mettant en exposition une situation de la vie pastorale d'une famille paisible ; une famille élargie qui vivait ensemble : le père Ferhat, l'épouse H'mama, le fils Farès et l'oncle Mehend. Les prénoms choisis sont très significatifs. Le père très inquiet par les dérives identitaires et par ce qui se passe dans le monde s'endort. Dans son profond sommeil, il se voit réveillé par sa femme qui lui apprend la disparition de leur unique fils. Sa femme, qui n'arrive plus à le connaître, se sauve, le laissant ainsi seul. Lui-même, en se regardant dans le miroir, ne s'est pas reconnu. Le problème d'identité se pose. C'est le monologue ! Des interrogations, des questions sur les dérives identitaires. Et puis, c'est le chaos. La pièce retrouve son équilibre après le retour du fils prodigue et l'apparition du Cheikh (les anciens, les sages). Et puis, c'est le réveil en sursaut. Ce n'était qu'un cauchemar... avertisseur du danger qu'encourt la société. La mise en scène et la scénographie étaient intéressantes, et les comédiens se sont imposés.