Seul le service minimum conventionnel a été assuré hier. Les syndicalistes ne comptent pas reprendre leur poste tant que la direction n'a pas répondu favorablement à leurs revendications. De son côté, la direction générale soutient que “la cokerie n'est pas au cœur du processus de fabrication de l'acier”. Depuis hier dans la matinée, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar est totalement paralysé par une grève générale et illimitée, décidée à l'unanimité, dimanche dernier, par les responsables syndicalistes à l'issue d'une session extraordinaire, tenue après le refus des responsables de la direction générale de réhabiliter la cokerie. Cependant, a-t-on constaté sur place, seul le service minimum conventionnel est assuré durant ce débrayage, lequel s'est articulé, rappelle-t-on, autour d'une plate-forme de revendications. Mise en veilleuse, le 11 du mois d'octobre 2009, cette unité est considérée comme “partie intégrante du complexe”, et sa réhabilitation constitue aux yeux des syndicalistes un élément-clé et une préoccupation majeure du dossier investissement à ArcelorMittal Algérie. Très menaçant en raison de la situation qui n'évolue nullement, le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Smaïn Kouadria, a affirmé hier devant des centaines de travailleurs lors d'un rassemblement tenu vers 10 heures, aux alentours du siège de la direction générale que “l'employeur ne distribue pas de cadeaux. Il ne l'a jamais fait et ne le fera pas. C'est pourquoi, nous comptons user de tous les moyens légaux pour le forcer à accepter et reconnaître la légitimité de toutes nos revendications et y faire droit. En l'état actuel des choses, le seul moyen qui nous permettra d'atteindre notre objectif : c'est la grève”. Cette grève, qui risque d'engendrer des conséquences désastreuses pour l'entreprise, selon des experts, notamment en matière de production, n'a pas laissé la direction générale d'ArcelorMittal indifférente. Elle vient de sortir de sa réserve, en précisant à ce sujet que “la cokerie d'El-Hadjar, mise en service en 1978, a été arrêtée pour des raisons de sécurité et d'environnement. Depuis, nous l'avons maintenue en chauffe pour nous donner les moyens d'explorer toutes les solutions. Des expertises ont depuis été menées. Les problèmes à résoudre sont nombreux en particulier au plan environnemental. Il faut noter, par ailleurs, que le groupe ArcelorMittal est en capacité de sécuriser l'approvisionnement de l'usine en coke. La cokerie n'est pas au cœur du processus de fabrication de l'acier”. Selon un communiqué rendu public avant-hier, la direction d'ArcelorMittal Annaba s'engage cependant à ce que les travailleurs de la cokerie soient traités avec une attention particulière et, si nécessaire, reclassés sur le site. Les responsables d'ArcelorMittal ont rappelé que la société a investi, dans les premières années du partenariat entre 2001 et 2009, 123 M $. “Aujourd'hui, elle prépare également un plan d'investissement, pour la période 2010 à 2014, de plus de 200 M $ dont 30 M $ seront réalisés dès 2010”, révèle-t-on. Par ailleurs, la direction générale réaffirme sa volonté de continuer le dialogue avec les partenaires sociaux. “Des engagements sont pris pour la revalorisation des métiers-clés de production, l'intégration chaque fois que c'est possible des sous-traitants intervenant dans le processus de fabrication, la mise en place de critères d'évaluation du personnel et de la gestion des carrières”, assure-t-elle, ajoutant qu'elle “privilégie des solutions négociées et rapides tournées vers l'avenir, respectueuses de l'environnement, économiquement et industriellement responsables”.