RESUME : Rym dévoile à son amie qu'elle-même était très malheureuse dans son ménage. Ses enfants étaient déjà grands et n'avaient plus besoin d'elle et son mari est trop pris par ses occupations diplomatiques pour penser à elle… 75eme partie À ce moment, Maya, qui rentrait les bras chargés, vient se joindre à elles. - Salut vous deux ! Vous n'avez pas terminé de tchatcher ? Allez, venez donc m'aider. - Qu'as-tu donc dévalisé, Maya ? s'écrie Samia en riant sous cape. Elle avait compris que sa fille avait fait des achats pour toute la famille. - J'ai pris l'initiative d'acheter quelques petits souvenirs à mes cousins et cousines du bled. Elle s'approche de sa mère et lui montre un petit paquet ficelé. - Je me suis permise d'offrir un cadeau à papa de ta part. - Que veux-tu dire par là ? - Eh bien, comme tu n'as pas pensé à lui acheter un petit souvenir, j'ai puisé dans mes propres économies pour lui acheter quelque chose. Samia rougit. - Tu… tu n'aurais pas dû. Moi-même je n'y avais pas pensé. - Eh bien c'est fait. Papa aura son cadeau. - Que lui as-tu donc acheté ? - Tu es curieuse, maman. - Non, je veux juste savoir. Tout de même c'est mon cadeau, tu l'as déjà oublié ? Comment saurais-je ce que je vais lui offrir si tu ne me le dis pas ? Maya sourit. - Désolée, maman, c'est déjà emballé. Cela fera une belle surprise pour vous deux. Sa mère soupire. - Dis plutôt que ce sera une belle surprise pour ton père. - J'espère que tu vas m'accompagner quand j'irais le voir. - D'ici là nous verrons. Après tant d'années, je ne sais pas… Rym l'interrompt : - Tu dramatises les choses Samia. Maya a raison, tu devrais l'accompagner. Elle ne se rappelle pas de son père et c'est à toi de remettre les pendules à l'heure. - Nous verrons, répète Samia. Nous verrons. La soirée se termine dans la gaieté grâce à la présence distrayante de Rym. Maya est curieuse de tout, maintenant qu'elle connaît le grand secret de sa mère. Elle ne cesse de poser question sur question. Elle sent au fond d'elle-même qu'elle aimait déjà ce père dont elle ne se rappelle plus. Il pleuvait des cordes sur Paris et un brouillard à couper au couteau enveloppait la ville. Maya et sa mère descendirent du taxi qui les déposait à Orly. Ce n'était vraiment pas une journée pour voyager, mais elles n'y pouvaient rien. Quand l'avion décolle, Samia jette un coup d'oeil par le hublot et distingue à peine quelques lumières de la grande ville. Elle regarde Maya qui était plongée dans la lecture d'une revue. - Je suis certaine que chez nous il fait encore chaud et beau. - Nous sommes en septembre, mère. C'est déjà l'automne partout. - Oui, mais notre pays est le pays du soleil. Nous n'avons presque pas d'hiver, à vrai dire. À peine deux ou trois mois de pluie par an et notre printemps est radieux. - Cela veut dire que j'aurais le temps de vadrouiller avant les grosses pluies. - Largement, Maya. Tu verras que notre pays n'a rien à envier aux autres. Nous avons non seulement une richesse touristique et naturelle, mais aussi la générosité de tout un peuple qui a vécu la misère du colonialisme et sur lequel en peut compter en toute épreuve. Y. H. (À suivre)