Des écrivains et autres universitaires affichent leur désaccord avec la pétition qui rejette toute idée de débat, de confrontation, pourtant si nécessaires à la vie culturelle. Points de vue. Anouar Benmalek (écrivain) : “Cette affaire de caravane Camus m'indiffère totalement. La caravane Camus, qu'elle soit organisée ou non, ne changera rien à la situation de la misère littéraire en Algérie. Qu'on me comprenne, je suis viscéralement contre toute interdiction d'un événement culturel ! Au fond, pour paraphraser quelqu'un de bien connu, je dirai plutôt que mille caravanes fleurissent et traversent l'Algérie ! À ce propos, pourquoi pas une caravane Mohamed Dib, ou, puisque nous commémorions récemment le vingtième anniversaire de sa disparition, une caravane consacrée à l'immense Kateb Yacine.” Salim Bachi (écrivain) : “Albert Camus se pensait algérien et français, et il est mort algérien et français le 4 janvier 1960... De plus, il a chanté la terre algérienne comme personne. Il mériterait donc de reposer en paix à Lourmarin et d'être simplement lu, avec attention, avec tout le respect dû à un grand artiste, sans haine ni excessive louange. Il s'est trompé comme tout un chacun, mais je préfère mille fois une certaine lucidité dans l'erreur que la bonne foi des hypocrites qui ne se trompent jamais.” Aïcha Kassoul (universitaire) : “Ce avec quoi je ne serai jamais d'accord, c'est l'interdiction (je préfère la liberté qui veille jalousement sur votre journal) de quelque activité ou initiative que ce soit, pourvu que cela se passe dans la convivialité des débats sereins entre hommes et femmes de culture et d'ouverture, C'est pour ça que j'ai signé dans le temps bien des pétitions pour faire valoir les droits à la liberté d'expression.”