RESUME : Après sa visite, Maya veut rentrer. Son père lui propose de dîner avec lui, mais elle refuse, arguant que sa mère allait s'inquiéter pour elle. Djamel comprend fort bien les choses. Il dit à sa fille, qu'après tout, la maison et tous les biens qu'il possède seront à elle un jour… 87eme partie Maya affiche un air triste. - Rien ne pourrait m'intéresser, papa, si vous continuez à vivre l'un et l'autre chacun à sa manière. J'aimerais tant vous voir ensemble toi et maman et vivre avec vous deux sous le même toit. Djamel hoche la tête. - C'est mon souhait le plus cher, Maya. Je ne vois aucun inconvénient à ce que ta mère reprenne sa place dans cette maison. Cela ne dépend que d'elle. - Je vais lui en parler dès ce soir et lui dire que tu as apprécié son cadeau. Djamel s'approche de sa fille. - Dis-moi, Maya, ce cadeau, c'est bien toi qui l'a choisi, n'est-ce pas ? Maya rougit mais se reprend : - Mais non, c'est maman qui connaît tes goûts. Pourquoi en doutes-tu, papa ? Djamel l'embrasse sur le front. - Je connais trop bien ta mère, Maya. Je connais sa fierté et son entêtement. Et même le temps ne pourra rien y changer. Remercie-là tout de même pour moi. - D'accord. Euh… tu seras gentil papa d'appeler un taxi pour moi. - Quoi ? Un taxi ? Mais tu n'y penses pas. Je ne vais pas te laisser prendre un taxi. C'est moi qui vais te reconduire. Donne-moi deux secondes pour m'habiller. Maya attendit dans le salon et Djamel réapparaît quelques minutes plus tard habillé d'un ensemble gris et d'un chemise bleu clair. - Hum… quelle élégance ! - Tu trouves Maya ? - Tu es un très bel homme, mon cher père, et je suis fière de te le dire. Djamel sourit. - Ta mère aussi me trouvait beau. - Mais je sais. Elle m'a tout raconté. Même votre première rencontre dans cette pâtisserie de son quartier. Djamel sourit à cette évocation. - Cela s'est passé il y a un siècle. - Mais non, papa, il y a tout juste deux décennies. Ils sortirent dans la nuit noire et fraîche et Djamel sortit son véhicule tout neuf du garage, avant d'ouvrir la portière du passager à Maya. - Tu me diras que mon véhicule n'est pas assez confortable pour toi. - Tu plaisantes. C'est super ! Ce véhicule n'est pas à la portée de n'importe qui. - Je te l'offre, Maya. - Quoi ? - Je te l'offre, je ne t'ai jamais rien offert, ma fille. - Mais si. Les cadeaux, la chambre d'enfant, le manège… - Ce n'est pas assez. Je ne t'ai pas vu grandir, je ne t'ai pas vu réussir dans tes études et je n'ai pas entendu ta voix depuis des années. Mon bonheur de te revoir aujourd'hui m'a rendu un petit brin d'espoir. Je revis, Maya. Grâce à toi, aujourd'hui, je deviens un autre homme. - Mais… c'est trop papa. - Chut. Chez nous, les filles ne doivent pas désobéir à leur père. Ce sont les hommes qui commandent. Y. H. (À suivre)