C'est le statu quo au Sahara occidental, avec la reconduction dans les mêmes conditions du mandat de la Minurso par le Conseil de sécurité des Nations unies, lequel bloqué par la France n'a pu ajouter aux prérogatives de la mission onusienne la protection des droits de l'homme tel que demandé par de nombreux pays et organisations. Fidèle à ses principaux colonialistes, Paris n'a pas hésité à venir à la rescousse du Maroc en usant de tout son poids pour empêcher le Conseil de sécurité de l'ONU d'élargir les prérogatives de la Minurso afin qu'elle puisse assurer la protection des droits de l'homme au Sahara occidental. En effet, le Conseil de sécurité a approuvé vendredi à l'unanimité la prolongation d'un an de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso), à l'issue de débats longs et houleux sur la question des droits de l'homme dans ce territoire disputé. La résolution prolonge le mandat de la Minurso, qui expirait vendredi, jusqu'au 30 avril 2011. En dépit des efforts de l'Ouganda, du Nigeria et du Mexique, qui ont violemment critiqué le texte la résolution proposée par le Groupe des amis du Sahara occidental, composé de la Grande-Bretagne, la France, la Russie, l'Espagne et les Etats-Unis, l'accusant de minimiser les accusations de violations des droits de l'homme aussi bien dans les territoires sahraouis, la France a atteint son objectif. Les ambassadeurs africains ont aussi plaidé avec fougue en faveur du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et se sont plaints du fait que plusieurs membres du Conseil de sécurité n'aient pas été associés à la rédaction de la résolution. La seule concession après des heures de discussions aura été un léger amendement, rappelant “la nécessité pour toutes les parties de se conformer à leurs obligations” en matière de droit humanitaire. Ainsi, la résolution se limite à souligner la nécessité de “progresser dans la dimension humaine du conflit afin de promouvoir la transparence et la confiance mutuelle”, alors que des membres du Conseil voulaient que la Minurso soit chargée d'enquêter sur les accusations de violation des droits de l'homme. Pour rappel, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a récemment de nouveau exprimé sa préoccupation quant à des violations présumées des droits de l'homme au Sahara occidental et a promis que l'ONU allait continuer d'exercer un rôle “actif et équitable”dans la recherche d'une solution au conflit. Ceci étant, des élus municipaux et régionaux français ont condamné, vendredi à Dakhla la position française bloquant toute résolution du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur de la mise sur pied d'un mécanisme de surveillance et de protection des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Le maire de Villeneuve sur Yonne, Curil Boulleaux, a souligné que “l'attitude du gouvernement français face à cette question est opposée aux valeurs et à l'histoire de la France”. Estimant que “la France est un pays qui se trouve à un moment de son histoire où il occupe une place de par sa sensibilité aux droits de l'homme et au respect de la liberté”. Il ajoutera : “Nous attendons de la France une meilleure position, aujourd'hui, au Conseil de sécurité.” Il soulignera qu'il s'agit “d'une sensibilité accrue que d'autres pays lui reconnaissent”, surtout que “la France demeure écoutée sur la question du respect des libertés”.