La cour d'Oran vient de confirmer, en appel, le jugement du tribunal de première instance d'Oued Tlélat. La compagnie Coca Cola (SBOA) a été condamnée à verser une amende de 60 millions de centimes, et de 1,1 milliard de dommages et intérêts aux deux fellahs propriétaires des deux parcelles de terrain polluées. La genèse de l'affaire remonte au mois d'août 2008, quand l'usine Coca Cola d'Oued Tlélat, située à 25 km d'Oran, a déversé, pendant plusieurs jours, des eaux usées et polluées sur deux EAI (exploitation agricole individuelle) mitoyennes. Saisi de la catastrophe par le directeur de l'environnement, le wali d'Oran installe une commission ad hoc de suivi, chargée d'appliquer sur le terrain les quatre mesures suivantes : arrêt total du déversement des eaux polluées, réparation des conduites, indemnisation des victimes et dépollution des terres inondées. Les rapports des analyses des laboratoires de la police scientifique et de la gendarmerie nationale sont accablants : les eaux usées déversées étaient toxiques. La multinationale reconnaît les faits par l'intermédiaire de son responsable, un cadre étranger de nationalité allemande, lui évitant ainsi une sanction en pénal, il sera muté sous d'autres cieux. Les victimes voulaient des indemnisations financières pour faire face aux préjudices (terre polluée, arbres fruitiers détruits…), et c'est ce que la justice a infligé au pollueur. Cependant, Coca Cola, sans renier ses responsabilités dans la catastrophe, a toujours justifié son acte par l'urgence suite à la destruction de sa principale conduite des eaux usées par une entreprise chinoise, en attendant sa réparation.