L'Argentine a franchi avec succès son premier grand test dans le Mondial-2010, dimanche en 8e de finale, contre le Mexique (3-1), confirmant ses prédispositions offensives, bien aidées toutefois par le facteur chance : serait-ce la chance du champion ? Le Mexique représentait le premier vrai test dans la compétition, d'un tout autre calibre que les équipes battues par l'Albiceleste au premier tour. Le Nigeria (1-0) ? Il ne s'était réveillé qu'en fin de match. La Corée du Sud (4-1) ? Apathique. La Grèce (2-0) ? Faible. Les Aztèques présentaient la France (battue 2-0) à leur tableau de chasse et une équipe alliant agressivité au milieu et vitesse devant. Malgré cela, l'Argentine les ont domptés. Son secteur offensif continue à araser les velléités adverses, avec dix buts en quatre matches (moyenne : 2,5 buts par match). La confirmation d'une stature de favori. Et la chance d'un champion ? L'Argentine s'est propulsée vers les quarts à la faveur d'un premier but entaché d'un hors-jeu, qui a fait basculer la partie. “Il est évident que le deuxième but est le produit du premier, a observé le sélectionneur du Mexique, Javier Aguirre. Après le premier but, on n'a pas eu cette force mentale” pour revenir. Le deuxième but est un cadeau d'Osorio à Higuain. À l'issue du premier match contre le Nigeria, Diego Maradona avait demandé à ses joueurs d'être plus réalistes : “Celui qui "épargne la vie" et ne "tue" pas le gardien finit par le payer.” Il a été entendu. Les défenseurs argentins, “pas les meilleurs du monde”, selon le capitaine aztèque, Marquez, ont aussi tenu le choc face aux véloces attaquants mexicains. Le retour à une ligne arrière à quatre éléments (et non plus trois), avec l'adjonction d'Otamendi à droite, a fait du bien à l'Albiceleste. Le match a aussi confirmé le rôle tout en nuances de Messi qui se dégage au fil des matches. S'il n'a toujours pas marqué le moindre but, il est impliqué dans six des dix buts marqués par son équipe. Ainsi, il officie davantage en n°10 qu'en “neuf et demi”, son positionnement au FC Barcelone (ou à droite). Ce manque d'efficacité dilue aussi quelque peu la “Messi dépendance” : Higuain (meilleur buteur du Mondial avec quatre réalisations) et Tevez (auteur d'un doublé face au Mexique) prouvent que le Ballon d'Or 2009 est bien entouré. Et valident le choix de Maradona de laisser Milito sur le banc, en dépit de sa saison en or avec l'Inter Milan. La confirmation argentine n'efface pas certains doutes. “Ce qui ne m'a pas plu, c'est qu'on leur ait tant donné le ballon en deuxième période, a noté Maradona. Sinon, cela aurait été un match beaucoup plus tranquille.” Nantie de deux buts d'avance, son équipe a bel et bien plongé après la pause. “Dans les 40-50 dernières minutes, notre équipe n'a pas perdu la face, elle est restée digne, a souligné en écho Javier Aguirre. Les Argentins n'ont quasiment pas eu de tir au but en deuxième période.” Contre l'Allemagne, qui a balayé l'Angleterre (4-1) avec elle aussi un peu de chance, de tels flottements pourraient avoir d'autres conséquences.