Une pétition a été lancée par l'Association pour la préservation de l'environnement de la wilaya d'Alger pour mettre chacun, citoyen et autorités locales, devant ses responsabilités. L'accent doit être mis sur l'éducation civique des enfants. Il fut un temps où “Alger la blanche” faisait la fierté de tous les Algériens. Qu'est-elle devenue de nos jours ? Si vous posez la question à une personne d'un certain âge et qui a eu la chance de vivre la belle époque, elle ne manquera pas d'avoir les larmes aux yeux et de pousser un long soupir. Un soupir qui en dit long sur la transformation, voire la métamorphose de la capitale. La blancheur d'Alger a été ternie au fil des ans jusqu'à devenir méconnaissable. La saleté et l'insalubrité l'ont engloutie pour en faire un dépotoir à ciel ouvert qui fait honte et surtout mal au cœur. Alger est une capitale sale, on en parle depuis des années mais rien de concret n'a été fait pour au moins donner une image saine et propre au centre-ville qui est assez souvent le point de chute de nombreuses personnes, membres de la communauté algérienne à l'étranger et de certains touristes. Tout le monde s'accorde à dire que le manque de civisme des citoyens est l'une des raisons qui ont abouti à cette situation dramatique et que la sensibilisation reste le seul moyen pour faire changer les mentalités et amener le citoyen à adopter un nouveau comportement envers son environnement en le préservant et non en le salissant. Et c'est dans ce sens que l'Association pour la préservation de l'environnement de la wilaya d'Alger El-Kalaâ qui milite depuis 2003 pour la protection de l'environnement a organisé, samedi dernier, une conférence de presse au siège de l'UGCAA. Une pétition a été lancée par cette association dont les principaux membres fondateurs ont toujours eu la nostalgie de la capitale propre et belle, où ils ont grandi notamment dans les douirate de La Casbah. L'association “dénonce avec fermeté les dégradations de plus en plus fréquentes et une certaine anarchie dans la ville d'Alger.” Un appel pressant est lancé par conséquent à tous les citoyens : “Nous devons nous mobiliser, tous, avant que ce soit trop tard parce qu'il est inacceptable de léguer à nos enfants et aux générations futures une ville avec des problèmes aussi importants liés à la propreté et la sécurité”, note le texte de l'association. Et d'ajouter : “par cette pétition, nous demandons à chaque citoyen (résident ou visiteur) de prendre ses responsabilités pour que la ville d'Alger redevienne une ville propre et paisible et que les autorités prennent des décisions urgentes et appropriées pour mettre fin à ce désastre.” L'une de ces mesures, précise le texte de la pétition, est “de veiller à l'application des lois portant protection et préservation de l'environnement de la ville d'Alger ainsi que la santé et la sécurité.” Intervenant lors de la conférence de presse, le président de l'association El-Kalaâ a indiqué que la sensibilisation doit commencer au niveau de la cellule familiale. “Les enfants doivent être sensibilisés par les mamans car ce sont eux les citoyens de demain.” Pour M. Haddadi “la dégradation est telle que l'on croirait qu'elle est voulue”. Il expliquera que le choix de la date de la tenue de cette rencontre avec la presse n'est pas fortuit, car il coïncide avec une date historique, 20 Août, Journée du chahid. “Aujourd'hui, les rues de la capitale baptisées du nom de nos valeureux martyrs tels Larbi Ben M'hidi, Didouche Mourad, Hassiba Ben Bouali… sont envahies par la saleté. Des ordures sont même abandonnées au pied de la stèle de Larbi Ben M'hidi.” Abondant dans le même sens, le vice-président de l'APC d'Alger chargé de l'environnement, M. Bettache, dira que “l'Algérie est le seul pays où le pollueur n'est pas pénalisé. Et puis, il n'y a pas que les ordures ménagères qui dégradent l'environnement, il y a les paraboles et les climatiseurs sur les façades et les balcons”. Selon lui, les services de NetCom n'ont pas mis en place de programme spécial été et mois de Ramadhan et c'est pour cette raison qu'ils sont aujourd'hui dépassés. “Nous les aidons de temps à autre avec nos moyens mais nous ne pouvons pas le faire tout le temps”. M. Bettache révélera dans la foulée qu'une fois la nuit tombée, il se passe des choses qui aggravent la dégradation de l'environnement auxquelles ni l'APC ni NetCom ne peuvent faire face. “Les grands bacs à ordures sont détournés par des citoyens qui les transforment en citernes et les bacs moyens sont squattés par des gardiens de parking pour la réservation de places.” Un autre membre de l'association dira que la propreté de la ville passe par le retour à l'ancien mode de gestion, à savoir les conciergeries dans les immeubles. Un autre préconisera l'application des lois et la pénalisation de tous ceux qui manquent de civisme. Par ailleurs, selon certaines indiscrétions, “les comités de quartier, ont pu faire un travail colossal dans la préservation de l'environnement mais ils n'ont trouvé aucune aide des autorités locales”. Ils en veulent pour preuve le fait que leur nombre s'est rétréci. En tout état de cause, la sonnette d'alarme est tirée et il est grand temps de prendre des mesures concrètes pour un grand nettoyage qui redonnera à la capitale sa blancheur d'antan.