C'est fou ce que la JSK a enduré depuis plusieurs décennies dans les fins fonds de l'Afrique, où la compétition continentale n'est certainement pas une mince affaire car, très souvent, confrontée à des embûches de taille qui ne font guère honneur au football africain. Une fois de plus, les Canaris ont effectué un véritable safari parsemé d'embûches et de désagréments de toute sorte, les dirigeants de Heartland semblant avoir carrément baissé les bras après leur amère élimination en poules ; ils ont carrément tourné le dos à la compétition pour fuir tout simplement leurs engagements vis-à-vis de la CAF. Cela a d'ailleurs amené les dirigeants de la JSK à déposer une réclamation auprès du commissaire du match pour diverses carences dans le domaine de l'accueil, de l'hébergement et du transport mais on sait que cela relève très souvent d'une simple formalité sans lendemain dans la mesure où on a déjà vu pire. À titre d'exemple, toute la délégation de la JSK a bataillé très fort, vendredi durant toute la journée, pour changer d'hôtel alors que les dirigeants de Heartland étaient pratiquement aux abonnés absents, eux, qui avaient été reçus royalement au début du mois d'août à Tizi Ouzou. “Heureusement, il n'y a pas d'enjeu dans ce match car nous aurions vécu pire que cela”, fulminait Kamel Bouhellal, l'entraîneur adjoint de la JSK. Tout comme le coach suisse Alain Geiger, visiblement peu rodé pour ce genre de folklore africain mais qui commence à s'adapter à la triste réalité du football africain. C'est justement pour éviter de tomber dans le piège de la provocation et de la désinvolture que le staff technique de la JSK a décidé de mobiliser davantage ses troupes et de négocier cette dernière manche des poules avec beaucoup de tact et de sérénité. Et pour cause, la JSK veut absolument mener son bateau à bon port pour terminer sa merveilleuse trajectoire en beauté et terminer invaincue de son groupe, ce qui constituerait une grande première dans les annales du club kabyle qui, pour la petite histoire, n'a jamais pu accéder jusque-là au stade très fermé, et surtout tant envié, des demi-finales de la Ligue des Champions africaine. C'est dire que les Canaris semblent décidés à se faire réellement plaisir cet après-midi au stade d'Owerri, à quelque cinq cents kilomètres au sud d'Abuja, la nouvelle capitale fédérale du Nigeria. Certes, la formation kabyle sera amputée de plusieurs joueurs titulaires et non des moindres, puisqu'il s'agit du gardien de but Asselah et du défenseur latéral gauche Oussalah, tous deux suspendus pour cumul de cartons, alors que les deux attaquants les plus en forme du moment, Aoudia et Tedjar, ont été mis volontairement au repos pour se requinquer comme il se doit à deux semaines de la rude bataille des demi-finales de l'épreuve, soit contre le Tout-puissant Mazembe, champion d'Afrique en titre, ou encore contre les voisins tunisiens de l'Espérance de Tunis. Mais gageons que les Vert et Jaune sont appelés à faire tourner leur riche effectif cet après-midi sur la grasse pelouse du stade d'Owerri visiblement détériorée par les fortes pluies qui se sont abattues durant ces deux derniers jours sur tout l'état d'Imo. C'est dire que le duo Geiger-Bouhellal remodèlera sérieusement son échiquier cet après-midi et on retrouvera probablement dans les buts Berrefane, auteur d'un beau match tout récemment face aux Egyptiens d'Al Ahly, tout comme l'attaquant nigérian Azuka, visiblement avide de réaliser une grosse prestation face à ses compatriotes, alors que deux pions essentiels Yahia-Chérif et Naïli, tous deux de retour de suspension, sont impatients de retrouver les senteurs enivrantes de la Coupe d'Afrique. De son côté, la formation nigériane de Heartland n'a plus le cœur à la Coupe d'Afrique après son cruel échec dans la difficile épreuve de passage aux demi-finales de la compétition mais, aux dernières nouvelles, on croit savoir que l'ex-Iwanwanyu est avide de revanche face à la JSK qui l'a battu en match-aller à Tizi Ouzou par la plus petite des marges et semble décidé à quitter la Ligue des Champions sur un baroud d'honneur et surtout à mettre fin à l'insolente invincibilité du représentant algérien, d'où l'intérêt d'une belle affiche qui attirera très certainement l'attention des amateurs du beau football.