La violence dans les stades est un phénomène récurrent. Chaque saison apporte son lot d'incidents dans les enceintes sportives. Ce fléau menace sérieusement l'avenir du football national lequel s'apprête à se mettre au diapason international en prévision du lancement du professionnalisme en Algérie. Et c'est pour cette raison que les pouvoirs publics et les instances footballistiques se sont penchés sérieusement sur le sujet dans le but d'éradiquer ce “mal” ayant coûté la vie à plusieurs personnes. Les chiffres sont là pour en attester : quatre personnes ont laissé leur vie durant la saison 2007-2008 contre trois l'année d'après, 828 cas blessés lors de la saison 2008/2009 contre 259 pour l'année d'avant. Un chiffre effarant et alarmant à la fois. Alger, la capitale, est la ville la plus touchée avec un taux de violence le plus élevé sur le territoire national. Pas moins de 23 incidents en 2008 ont été signalés dans la capitale, laquelle est souvent en alerte maximale lors des déroulements des rencontres du championnat. 20 incidents ont été enregistrés à l'est du pays contre 3 à l'Ouest, alors que dans le Sud, aucun incident n'a été signalé. La violence dans nos stades entraîne dans leur sillage des dommages colossaux puisqu'on dénombre les voitures démolies à 232 dont 139 appartenant aux personnes venues assister aux matches, six engins de la Protection civile et 87 voitures de police au cours de l'année 2008-2009. Au cours de la même saison, les forces de l'ordre ont effectué plus de 943 arrestations dont 210 traduits en justice et 198 mineurs. Toujours est-il, l'année 2009-2010 a été l'année la plus calme et la moins violente et se traduit par une seule raison : l'équipe nationale de football. Celle-ci a polarisé l'attention du public, lequel suivra de près le parcours des Verts lors des éliminatoires de la CAN et du Mondial 2010. La qualification des coéquipiers de Ziani à ces deux importantes compétitions internationales a créé une joie indescriptible au point où le fléau semblait déraciner à la plus grande satisfaction des instances footballistiques. Et c'est la raison pour laquelle la LNF a décidé d'opter pour un avantage de souplesse en prononçant la sanction extrême du huis clos que pour les clubs récédivistes. À ce titre, la LNF n'a infligé que des avertissements et des amendes avant d'arriver à la sanction extrême, le huis clos qui a été prononcé à 42 reprises durant la saison dernière, ce qui représente un chiffre assez élevé. La LNF a décidé, en outre, de ne pas recourir à des sanctions de substitution à savoir la délocalisation des matches comme cela a été souhaité par certains présidents mais aussi avait créé une commission chargée de combattre la violence dans les stades. En tout cas, la haute instance fédérale ainsi que les pouvoirs publics sont décidés à éradiquer le phénomène en annonçant des mesures dans le cahier des charges pour le passage au mode professionnel. Et parmi les conditions et autres obligations en matière de sécurité inscrites dans le cahier de charges : l'obligation du club sportif professionnel à désigner un responsable de la sécurité, doté des attributions nécessaires et disposant pour cela de tous les moyens qui lui permettent d'assurer pleinement les missions qui lui sont dévolues, notamment pour l'encadrement des supporters et la lutte contre la violence dans les enceintes sportives organiser, en liaison avec le président du club, le responsable du comité des supporters et avec toutes les autres parties concernées, pour ne citer que celles-là. Des lois certes bénéfiques mais suffiront-elles pour combattre ce mal qui ne cesse de prendre de l'ampleur ?