En visite de quelques jours avec une délégation d'hommes d'affaires américains, venus à Alger prospecter le marché national, Marc Princen, président de la région Europe de l'Est, Moyen-Orient et Afrique du laboratoire américain MSD, a accordé, mercredi soir conjointement à Liberté et El-Khabar, un entretien au cours duquel il a développé les axes de discussions qu'il avait eues, la veille, avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et les projets que le big pharma pourrait réaliser dans le pays. “Le ministre ne nous a pas reçus seul. Nous n'avons pas pu nous étendre sur les propositions qui nous sont propres”, nous a déclaré l'hôte de l'Algérie, pour signifier qu'il n'a pas atteint réellement ses objectifs à l'issue de cette rencontre. Pourtant, les ambitions du groupe américain pour le marché algérien du médicament, qui représente quelque 2,5 milliards de dollars, sont grandes. “Il se classe huitième au niveau de la région que je gère. C'est énorme. MSD n'est pas bien représenté. Nous voulons changer cela”, a affirme Marc Princen. Actuellement, MSD détient 3% du marché national. Il est loin derrière Sanofi Aventis, Pfizer, Bayer et autres. Pourtant, il est outsider (deuxième) au niveau mondial et cinquième dans les marchés émergents. “Nous voulons engager un dialogue ouvert avec les dirigeants”, a poursuivi notre interlocuteur. Les contours du deal se dessinent en filigrane au gré des déclarations du représentant du laboratoire américain et du ministre de tutelle, Djamel Ould-Abbès. “La volonté de l'Etat algérien est d'édifier une industrie nationale du médicament. Nos partenaires américains se sont déclarés prêts à investir en Algérie à travers le transfert de technologie, la formation et également la recherche”, a révélé le membre du gouvernement. M. Princen a confirmé que son groupe est disposé à apporter son savoir-faire dans ces deux segments dont celui de ses connaissances en matière de bon usage de fabrication, mais aussi investir dans la production locale. “Nous avons des produits que nous pourrons fabriquer en Algérie par le biais de partenariat avec des entreprises qui existent déjà dans le pays”, a-t-il indiqué. À son avis, il convient, néanmoins, de continuer à importer les médicaments innovants “jusqu'à ce que nous ayons les capacités de les produire localement. Nous procédons étape par étape”. À ce titre, MSD souhaite enregistrer en Algérie, 24 molécules de dernière génération qui appartiennent à diverses classes thérapeutiques (diabète, cholestérol, immunologie, schizophrénie, hépatite, fertilité, polyarthrite…). Certains de ces médicaments sont introduits dans le pays avec des ATU (Autorisations temporaires d'utilisation). “L'idéal est d'avoir des stocks convenables et non pas satisfaire les besoins immédiats”, a expliqué Noureddine Ioutichène, directeur général du bureau de liaison du MSD Algérie. “Nous sommes très forts sur les vaccins aussi, mais nos produits ne sont pas disponibles ici”, a complété Marc Princen. MSD a développé un vaccin contre le cancer du col de l'utérus qu'il voudrait commercialiser dans le pays. Les autorités sanitaires, malgré les fortes sollicitations des praticiens de la santé spécialisés en gynécologie, tardent à l'introduire dans le programme national de vaccination au profit des adolescentes nubiles.