Avant même qu'il n'accepte officiellement le poste de Premier ministre que lui propose Yasser Arafat, Ahmad Qoreï met Sharon devant ses responsabilités en affirmant qu'il n'est nullement disposé à subir le “diktat israélien” comme son prédécesseur. Il précise qu'il ne fera rien contre les groupes radicaux tant qu'Israël n'aura pas évacué tous les territoires occupés et respecté tous ses engagements. Non satisfaits des positions de Qoreï, les Américains restent inflexibles vis-à-vis de Arafat et exigent plus de pouvoirs pour le Chef du gouvernement palestinien. Avant même qu'il n'accepte officiellement le poste de Premier ministre que lui propose Yasser Arafat, Ahmad Qoreï met Sharon devant ses responsabilités en affirmant qu'il n'est nullement disposé à subir le “diktat israélien” comme son prédécesseur. Il précise qu'il ne fera rien contre les groupes radicaux tant qu'Israël n'aura pas évacué tous les territoires occupés et respecté tous ses engagements. Non satisfaits des positions de Qoreï, les Américains restent inflexibles vis-à-vis de Arafat et exigent plus de pouvoirs pour le Chef du gouvernement palestinien. Apparemment, le président du Conseil législatif palestinien ne s'engage pas à la légère dans sa nouvelle fonction de Chef de gouvernement. Connaissant parfaitement le dossier du conflit israélo – palestinien et surtout les différentes personnalités concernées par cette question, l'architecte des accords d'Oslo en 1993 a pris les devants en informant d'emblée ses futurs interlocuteurs de ses intentions. Ahmad Qoreï, non disposé à tolérer l'échec comme il a annoncé après que Arafat lui eut soumis la proposition de succéder à Mahmoud Abbas, n'a pas tardé à mettre les Israéliens devant leurs responsabilités. " Je refuse le diktat d'Israël ", a-t-il notamment déclaré mardi. Mieux, il affirme clairement qu'il ne prendra aucune mesure contre les groupes radicaux palestiniens, qualifiés de terroristes par Israël, tant que les territoires occupés ne soient évacués en totalité. Qoreï demande au gouvernement Sharon d'assumer pleinement ses responsabilités dans le cadre de la mise en œuvre de la “feuille de route”, s'il est vraiment animé d'une volonté d'aboutir à la paix. En somme, il veut négocier sur un pied d'égalité et non en position d'infériorité. Pour cela, il sollicite des garanties de l'Union Européennes et des Etats-Unis qu'il sera aidé dans sa tâche. Les assurances demandées par le futur Premier ministre palestinien se résument en des pressions sur Sharon, afin qu'il cède sur les points essentiels qui bloquent jusque-là les négociations israélo-palestiniennes. En effet, il serait utopique de s'attendre à un règlement de crise du Proche-Orient tant que le leader du Likoud persistera dans sa politique ultra-sécuritaire, qui spolie les Palestiniens de tous leurs droits. Ceci dit, Ahmad Qoreï ne mâche pas ses mots en s'adressant aux Israéliens. Il exige qu'il soit mis fin aux incursions militaires de l'armée israéliennes dans les territoires autonomes, seul moyen de garantir la sécurité des Palestiniens. Bref, l'homme se montre intransigeant d'entrée. Reste à savoir maintenant quelle sera l'attitude de Tel-Aviv, habituée au mépris, à l'arrogance et au diktat dans ses rapports avec l'Autorité palestinienne. Ahmad Qoreï adopte une position ferme et demande que le chef de l'OLP soit traité avec la considération due à son rang de président et représentant élu du peuple palestinien. Les prochains jours nous renseigneront énormément sur la tournure que prendront les événements dans cette partie du globe livrée à l'instabilité depuis plus d'un demi-siècle, en raison de l'impuissance des " puissants " de ce monde à obliger l'Etat hébreu à respecter la légalité internationale. La réaction américaine, refusant tout soutien à Ahmad Qoreï pour l'instant, n'arrange rien et risque même d'embraser la région. K. A.