Un juge d'instruction parisien a perquisitionné cet été le siège de la Dgse, les services secrets français, afin de saisir des dossiers d'archives relatifs à l'enlèvement de l'opposant marocain, Mehdi Ben Barka, en 1965 à Paris, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Le juge Patrick Ramaël, en charge de l'enquête sur cette disparition, s'est rendu à deux reprises, le 29 juillet puis le 3 août, au siège de la Direction générale de la sécurité extérieure (Dgse), boulevard Mortier à Paris, selon des sources proches du dossier. Au service des archives centrales, il a fait saisir 23 dossiers d'époque du Sdece (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage), devenu Dgse en 1982, sur l'enlèvement de l'opposant. Les dossiers saisis à la Dgse comprennent chacun un ou plusieurs documents et concernent des personnes soupçonnées d'être impliquées ou d'avoir eu connaissance de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka. Parmi ces dossiers figurent ainsi celui du roi Hassan II, du général Mohamed Oufkir — condamné par contumace à la réclusion à perpétuité en 1967 lors d'un premier procès de Medhi Ben Barka —, de correspondants du Sdece et de malfrats soupçonnés d'avoir trempé dans l'enlèvement. Ont également été saisis les dossiers concernant le général Hosni Benslimane, ex-capitaine, aujourd'hui chef de la gendarmerie royale et Miloud Tounsi alias Larbi Chtouki, un membre présumé du commando marocain, auteur de l'enlèvement. Hosni Benslimane et Miloud Tounsi sont deux des quatre Marocains visés par un mandat d'arrêt international émis par le juge Ramaël en octobre 2007, et bloqués, depuis, par le ministère français de la Justice.