RéSUMé : La fête battait son plein. Lla Kheïra avait prévu un grand mariage. Ses invités seront régalés en ces temps de vaches maigres par un bon couscous à la viande. Entre-temps, Fettouma est nerveuse, si bien que sa sœur Samia n'arrive pas à lui remaquiller les yeux… 13eme partie Elle fait un signe de sa main. - Je ne suis pas encore habituée à tous ces artifices. Si cela ne dépendait que de moi, je ne mettrais absolument rien sur mon visage. - Oui, je comprends. Nous sommes toutes passées par cette étape et nous savons que ce n'est qu'une question d'habitude. Plus tard, tu prendras goût à tous ces artifices toi aussi, lorsque tu découvriras qu'une femme doit se faire belle et être attirante pour plaire à son mari. Fettouma hausse les épaules. - Mahmoud me connaît déjà. Il m'a toujours connu sans artifices. - Mais ce n'est pas la même chose pardi ! Maintenant tu es sa femme, et toute jeune mariée doit soigner son apparence. Fettouma se laissa faire et bientôt, son visage prend cet air de “poupée chinoise” qu'elle n'aimait pas trop. Sa peau luisante et ses sourcils arquées et retracés au crayon n'étaient pas pour lui plaire, mais elle n'avait pas le choix. Pour cette journée particulièrement, elle devrait céder à tous les caprices des autres. Le soir tombe et les invités s'esquivèrent en souhaitant tout le bonheur du monde aux jeunes mariées. Faïza et Samia, qui étaient restées auprès de leur sœur, furent priées par Malika de quitter les lieux, car Mahmoud n'allait pas tarder à arriver. - Et surtout pas de bêtises, lui recommande Faïza en l'aidant à enfiler son burnous et son voile. Sois sage et ne parle pas trop haut. Ton mari ne doit pas se sentir gêné devant toi. - Et moi alors ? Faïza lui pince le bras. - Toi, tu écoutes, tu baisses les yeux, tu hoches la tête, sans plus. - Je n'ai donc pas le droit de discuter avec mon mari. - Tu auras toute la vie pour le faire. Mais pour ce soir, tente de te tenir tranquille. Sois calme et réservée. Elle l'embrasse sur le front avant de poursuivre : - Suis mes conseils et tout ira bien. Les deux sœurs quittèrent les lieux et laissèrent Fettouma livrée à elle-même et à ses peurs. Mais, enfin, se dit-elle intérieurement, je connais tout de même Mahmoud, qu'ai-je donc à craindre de lui ? La poignée de la porte tourna dans un petit bruit à peine perceptible. Fettouma sentit son cœur battre la chamade. Mahmoud vient d'entrer. Un petit moment passe avant que ce dernier ne murmure un bonsoir à peine perceptible. Fettouma baisse la tête davantage. On aurait pu croire qu'elle le faisait par timidité, mais en réalité, c'était pour réprimer un fou rire qui menaçait d'éclater à tout bout de champ. à suivre Y. H.