Le nouveau wali de Constantine est appelé à prendre la mesure de la gravité de la situation qui prévaut depuis plus de trois ans, soit depuis que le plan de modernisation de la ville, baptisé PPMMC, a été entamé. Les habitants de la cité-bidonville Boudiaf, “ex-Mandela”, à Constantine, ne décolèrent pas. Une vingtaine de familles, avec femmes et enfants, se sont rassemblées, avant-hier, pour la énième fois, devant le cabinet du wali et ont vainement tenté de lui faire part de leur inquiétude quant à la situation dans laquelle elles se sont retrouvées, au lendemain de la délocalisation de leur cité, au mois de septembre écoulé. Ces dernières, au nombre de 21 familles, ont été exclues de la liste des bénéficiaires d'un projet de 247 logements à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Visiblement à court de moyens, les contestataires tentent, par le biais des médias, à attirer l'attention du nouveau wali de Constantine, lequel est appelé à prendre la mesure de la gravité de la situation, faut-il le reconnaître, qui prévaut depuis plus de trois ans, soit depuis que le plan de modernisation de la ville, baptisé PPMMC (programme du Président pour la modernisation de la métropole de Constantine) a été entamé, aux dépens de centaines de familles qui se sont retrouvées du jour au lendemain à la rue. Une situation, aussi, qui a fait que les écoles d'Ali Mendjeli soient surchargées, atteignant parfois 50 élèves par classe. Aussi, la raison aurait voulu que cette opération soit accompagnée par les moyens et les équipements nécessaires dans une agglomération de la dimension de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Ce fut le cas pour les habitants du Bardo et de l'avenue de Roumanie. Aujourd'hui, c'est au tour des habitants de la cité Boudiaf de subir les conséquences d'une délocalisation effectuée au gré de contraintes de court terme, sans aucun plan d'ensemble, ni stratégie aucune. En effet, si ces derniers ne s'opposent pas à l'opération elle-même, car ils ne pourront qu'en être bénéficiaires, ils contestent en revanche les méthodes utilisées par les responsables locaux dans le recensement mais aussi dans les attributions des nouveaux logements. Il y a aussi cette commission de recours qui, au final, n'existe même pas. Pis encore, selon des documents en notre possession, les familles exclues figuraient sur les listes de recensement réalisé lors du passage de la commission en 2007. Selon les affirmations de quelques-uns qui se sont présentés, hier, à notre rédaction, ils sont victimes d'un “trafic organisé au profit de certains privilégiés qui, moyennant des chippas atteignant jusqu'à 300 000 DA, ont bénéficié, à notre place, du projet des 247 nouveaux logements”. Et de poursuivre : “Aujourd'hui, ces mêmes logements sont, soit fermés, soit sous-loués, alors que nous et nos familles sommes dans la rue. Nos familles sont éparpillées, certains d'entre nous n'ont pas vu leurs enfants depuis des jours. D'autres ont carrément perdu leur emploi”, dira le porte-parole des habitants qui, aujourd'hui, s'en remettent au nouveau chef de l'exécutif. Nourredine Bedoui sera-t-il à la hauteur devant la lenteur mais aussi le mauvais suivi des dossiers inhérents au secteur de l'habitat et qui ont prévalu durant ces trois dernières années, dans la ville des Rochers ?