Depuis lundi matin, le blocage des universités à Oran s'est étendu à tous les centres et universités, et cela jusqu'à “l'annulation” du fameux décret n°10-315 du 13 décembre 2010, fixant la grille indiciaire et le régime de rémunération des fonctionnaires, déclarent des étudiants. Ainsi, et comme nous avons pu le constater, le blocage des universités touche l'Université d'Es Senia, le campus de l'Igmo, l'Institut de maintenance industrielle et de sécurité, l'Institut national des télécommunications et des technologies de l'information et de la communication, l'Enset, l'Usto, le pôle Belgaïd… Cette montée générale de la contestation estudiantine frappe tous les observateurs. C'est le constat sur le terrain de la disqualification des organisations estudiantines traditionnelles. Pour ne citer que les principales l'Ugel, l'Unea , l'Ugea… Tous ces syndicats d'étudiants qui sont connus pour être des extensions de partis politiques notamment ceux de l'Alliance présidentielle, débordés par le mouvement des étudiants qui les a poussés sur le bas-côté. En effet, depuis la semaine dernière, les étudiants s'organisent seuls et rejettent les anciens délégués marqués pour leur appartenance aux partis politiques comme ce fût le cas à l'Usto. Des assemblées générales se déroulent, souvent houleuses, pour la désignation de nouveaux délégués. Pour l'heure, ce blocage des universités se passe dans le calme, seul le recteur de l'université d'Es Senia s'était retrouvé, il y a quelques jours, bloqué dans son bureau, ont affirmé des enseignants. Les forces de sécurité, qui sont toujours mobilisées depuis le rassemblement de ce samedi, restent aux abords des universités sur le qui-vive. Pour l'heure, les étudiants au sein de ce mouvement s'organisent afin de prendre contact avec d'autres universités du pays qui s'inscrivent dans la contestation. La première des revendications est l'annulation du décret n°10-315, notamment les points concernant la disparition de la motion de “diplôme d'ingénieur d'Etat (bac +5), l'absurde équité entre le mastère et le magistère, et la continuité du système ancien puisque le LMD est souvent rejeté”.