À Tizi Ouzou, mais aussi ailleurs dans le pays, des enfants naissent sans porter de prénom, parce que leurs parents leur ont choisi des prénoms ne figurant pas dans la nomenclature des prénoms algériens. Ainsi, des prénoms, pourtant authentiquement algériens, car faisant partie de l'histoire millénaire du pays, sont systématiquement refusés par des agents de l'état civil dans les mairies. Dans le but de mettre fin à cette injustice, le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou a pris sur lui d'interpeller le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. En effet, dans une correspondance qui lui a été adressée, le président de l'APW a exhorté le membre du gouvernement à réhabiliter les prénoms d'extraction amazighe, en se basant sur le décret n° 81-26 du 7 mars 1981 portant établissement national des prénoms. L'article 5 de ce texte prévoit notamment la possibilité d'actualiser la liste officielle des prénoms. Ce qui ne semble pas être le cas, puisque Mahfoud Belabbas en veut pour preuve que “les listes actuellement disponibles au niveau des APC datent toutes de 1981”. Des désagréments sont ainsi causés aux familles qui nourrissent l'espoir de donner à leur enfant un prénom berbère. “Monsieur le ministre, cette situation d'injustice porte atteinte à un droit élémentaire, celui du libre choix du prénom à donner à son enfant. Une situation problématique qui peut être solutionnée, sans grande difficulté, pour peu que les pouvoirs publics y mettent de la volonté”, considère encore l'élu du RCD qui, pour étayer son propos, cite “la disposition contenue dans l'article 5 dudit décret qui autorise et commande, avec le concours des APC, la révision, tous les trois ans, de cette liste”. Le P/APW ne s'explique pas pourquoi certains agents de l'état civil acceptent allègrement des prénoms qui ne figurent pas dans la nomenclature officielle, à l'image d'Oussama, Seddam Hussein, etc.