C'est l'histoire d'un jeune homme du nom de Wang qui a vécu il y a fort longtemps dans le nord de la Chine. Sa mère naturelle était morte jeune, et son père s'était remarié. Celle qui était désormais la belle-mère de Wang était avare et ne l'aimait pas. Elle passait son temps à le calomnier devant son père. À telle enseigne que même le père finit par détester son fils. Malgré cela, Wang restait gentil et prévenant vis-à-vis de ses parents. Un hiver, pas comme les autres, il se mit à neiger sans interruption pendant des jours. Il faisait si froid que les villageois restaient à la maison. Même les animaux demeuraient cachés dans leurs abris. La neige avait complètement recouvert le sol de son épais manteau blanc. Un jour, la belle-mère de Wang avait une folle envie de manger du poisson frais au dîner et en exprima son inassouvi désir à son beau-fils. - Comment vais-je pêcher du poisson frais alors que les rivières sont gelées ? pensa-t-il. Comme il est tellement prévenant, il n'hésita pas le moindre instant à s'aventurer dans la nature hostile à la recherche de poissons. - Mais où pouvait-il trouver du poisson frais, sinon dans la rivière, dont le sol était dur et glacial ? Il faisait si froid que Wang tremblait de tout son corps. Il resta malgré tout là, debout face à la rivière gelée, en pensant à la solution miracle. - Je ne peux rentrer à la maison les mains vides alors que ma belle-mère veut du poisson ! Wang réfléchit encore et encore, des heures durant, sans parvenir à trouver de solution. Alors, pris de désespoir, il se mit à pleurer. Des larmes de crocodiles s'échappèrent de ses yeux, avant d'inonder ses joues rougies de découragement. Plus il pleurait, plus les larmes coulaient pour finir sur le sol. Si bien que ses chaudes larmes formèrent un trou sur la surface gelée de la rivière. Soudain, deux frétillants poissons jaillirent du trou et échouèrent sur la glace. Fou de joie, Wang prit les poissons et les rapporta à sa belle-mère. Cette pêche miraculeuse a réconcilié Wang avec ses parents et lui a surtout appris qu'il ne faut jamais perdre espoir. NADIA AREZKI [email protected]