L'impressionnant et dissuasif dispositif de sécurité déployé à l'occasion de cet explosif MCO-ASO ne s'est, finalement, avéré efficace qu'à moitié. Alors qu'à l'intérieur et aux alentours du stade Ahmed-Zabana, les éléments de la Sûreté nationale déployés semblaient réussir la gageure de maîtriser tant bien que mal un public oranais surexcité puisqu'aucun incident majeur n'avait été signalé, exception faite de jets de pierres et de divers autres sortes de projectiles, c'est du terrain que la première mèche a été allumée et faillit même embraser toute l'enceinte. Par la faute d'un accrochage verbal qui s'est transformé ensuite en explication physique entre joueurs des deux camps, une ambiance de bataille rangée s'installa sur le rectangle vert, obligeant le referee, M. Abid Charef, à expulser le milieu de terrain du MCO, Madjid Benatia et son homologue de l'ASO, Laâmouri Djediat. Pour s'être battus et avoir provoqué une mêlée générale au cours de l'échauffement et avant même que la rencontre ne débute, Benatia et Djediat furent, ainsi, interdits de terrain par M. Abid Charef qui exhortera les deux entraîneurs à remplacer ces deux éléments de leur onze rentrant, appliquant à la lettre l'article 3 comme il le signalera d'ailleurs dans son rapport sur la feuille de match. Pour revenir à la rencontre proprement dite, c'est le MCO qui, porté par une galerie chauffée à blanc, s'est montré le plus menaçant, ratant de peu d'ouvrir le score aux 4e, 14e et 40e minutes par Aouedj puis Berradja par deux fois. Le dernier nommé scellera finalement le sort de ce derby à la 45' en transformant un penalty sifflé suite à une main de Senouci successive à un tir du même Aouedj. L'ASO pouvait ensuite facilement aspirer à rétablir l'équilibre au tableau d'affichage, mais son néo-international Soudani vendangera aux 68e et 84e minutes deux occasions en or massif suite à deux passes de Seguer et Biaga. Plus entreprenant et plus que jamais motivé, à l'image d'un intenable Seddik Berradja, le Mouloudia d'Oran a fini par avoir le dernier mot, remportant à la force des jarrets un succès qui lui permet de sortir de la zone de turbulences où il se débattait depuis un long mois déjà. La joie du vestiaire mouloudéen contrastait, malheureusement, gravement avec les fâcheux incidents qui ont opposé, après le match, une centaine de jeunes du quartier d'El-Hamri aux forces de l'ordre dans une bataille à distance où furent utilisés, d'un côté comme de l'autre, pierres et divers sortes de projectiles.