Le Conseil de l'éthique et de la déontologie prend acte de l'ouverture du débat sur l'avenir de la presse et de la communication dans notre pays à travers la publication, via Internet, par le ministère de la Communication et de la Culture, du “pré-avant-projet” de la loi sur l'information. S'il encourage toute initiative allant dans le sens d'un approfondissement de la réflexion concernant le devenir de la profession, le Conseil n'en constate pas moins la précipitation avec laquelle le ministère de la Communication et de la Culture a préparé la journée d'étude sur le “pré-avant-projet”, précipitation qui a provoqué une réaction quasi générale de rejet pur et simple du texte soumis au débat. Le Conseil, dont la principale mission est de veiller au respect de la Charte de l'éthique et de la déontologie saisit cette opportunité pour rappeler ce principe fondamental consacré par la Constitution algérienne, à savoir “le droit à l'Information, à la libre expression et à la critique” dans la mesure où elles participent de la défense de la démocratie et du pluralisme médiatique. En vertu de ce principe, le Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie considère que la loi organique de l'information doit être conforme à la Constitution et doit réaffirmer sans arrière-pensée, ni pression aucune, les principes généraux qui garantissent le droit à l'information et à la liberté d'expression. Par ailleurs, le Conseil estime que la loi-cadre doit être complétée par des codes sectoriels qui régiront tous les secteurs d'activités de la presse : loi sur la publicité, loi sur la diffusion, statut du journaliste, etc. Le Conseil insiste sur la nécessité d'offrir aux professionnels et aux spécialistes de l'audiovisuel, les mêmes conditions que celles dont a bénéficié la presse écrite indépendante à sa naissance. Compte tenu des spécificités du secteur audiovisuel, il importe de doter les futurs collectifs de moyens technologiques adéquats pour le prémunir contre toute forme de parasitisme. Dans le même ordre d'idées le Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie estime qu'il est essentiel de créer, aux côtés du Conseil de l'audiovisuel, un conseil de la presse écrite. Autonomes et paritaires, ces deux conseils doivent être présidés par un membre élu parmi leurs composantes. Il s'agira, également, de doter ces conseils de prérogatives réelles : celles, notamment, de désigner et de révoquer les directeurs des médias audiovisuels publics pour le premier, et d'autoriser la publication de périodiques, pour le second. Enfin, et tout en privilégiant le dialogue et la concertation, le Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie renouvelle son appui à toute initiative allant dans le sens d'un débat large et approfondi sur l'avenir de l'ensemble de la presse algérienne. Pour ce faire, il réitère son appel à la tenue, à bref délai, des états généraux de la presse. Alger, le 26 octobre 2002 LE CSED