“Nous avons eu du mal à tout retenir”, disent des candidats, “il y avait trop de choses à apprendre”, estiment d'autres. Ils étaient une cinquantaine d'adolescents à traîner sous la pluie hier, vers 11h40, devant l'enceinte du lycée Saâd-Dahleb de Kouba à Alger. L'anxiété et l'angoisse se lisaient sur le visage de quelques-uns, alors que d'autres laissaient percevoir un grand sentiment de soulagement. Ce rassemblement de jeunes était celui des candidats au brevet de l'enseignement moyen (BEM), après les épreuves de mathématiques et d'anglais, qui ont eu lieu de 8h à 12h. Munis de leurs sujets d'examen, les uns et les autres confrontaient ou vérifiaient les réponses qu'ils ont apportées aux questions posées. Quelquefois, ils se chamaillaient entre eux autour du résultat, mais les candidats présents étaient tous d'accord sur la difficulté des sujets des matières scientifiques. “Le sujet de maths était abordable mais le 3e exercice était trop compliqué”, nous a confié l'une des futures “brevetées”. Le programme de mathématiques contient, dit-on, plusieurs cours de 3e année secondaire scientifique. “Nous avons eu du mal à tout retenir, il y avait trop de choses à apprendre, sans compter les autres matières. L'exercice proposé en maths, nous l'avons fait mais ce n'est pas évident de se souvenir de tout, même après une bonne révision”, s'est insurgé un candidat. Cette épreuve constitue la deuxième déception pour ces adolescents qui, le premier jour des épreuves, soit dimanche dernier, ont été surpris, disent-ils, par la difficulté de l'épreuve de physique. “Le 2e exercice était trop difficile, nous n'avons rien compris ! Tous ceux que je connais n'ont pas réussi à le résoudre. En plus, il est noté sur six points”, a souligné une candidate, visiblement désappointée. Cependant, et malgré leur jeune âge, les candidats semblaient satisfaits par leur travail et se montraient disposés à assumer un échec éventuel. “Nous n'avons pas le choix. On aurait dû faire de meilleures révisions !” résume une candidate avec une pointe de frustration. Quant aux matières littéraires, les futurs “brevetés” paraissaient plutôt contents des sujets d'examen. Des questions simples sur la culture générale et sur des cours appris tout au long du cursus scolaire. Pour autant, les avis étaient mitigés quant aux épreuves malgré la facilité des questions proposées. Trois copines de classe se disputaient à propos des bonnes réponses qu'il fallait donner aux questions du sujet d'anglais. “C'était très facile, je n'ai eu aucun mal à répondre. Sincèrement, cela me remonte le moral”, a déclaré l'une des candidates. Et d'ajouter : “Les épreuves d'éducation islamique et celle civique aussi étaient très abordables, à la portée de tout le monde.” En finissant de vanter ses mérites sur son travail, l'une des candidates a vite contredit sa camarade. “Ce serait le cas si tout le monde pouvait avoir un disque dur dans sa tête. Il y a trop de cours, trop de choses à apprendre et garder le tout dans le crâne, ce n'est pas une chose facile à faire”, a-t-elle dit. Abordant la “lourdeur” du programme “infligé” aux adolescents, une maman présente au centre d'examen se plaint en ces termes. “J'ai suivi ma fille tout au long de l'année. Le programme est trop riche, on ne peut pas se permettre des cours de soutien. À mon avis, ils auraient pu le faire pour tous les élèves car cela permet à l'enfant de mieux assimiler ses cours !”. Et d'ajouter : “Les épreuves de maths et de physique étaient difficiles, ma fille est une élève moyenne. Il faut penser à trouver des solutions pour ces enfants.” Outre la difficulté des matières scientifiques et la lourdeur du programme, les candidats au BEM de cette année ont rencontré d'autres obstacles depuis le début de l'examen. “Nous ne sommes pas des robots. Dimanche, nous avons eu examen jusqu'à 17h30, même les professeurs étaient fatigués. Le pire est de passer quatre matières la même journée et seulement deux le dernier jour”, a déploré une élève. Les candidats se plaignent, entre autres, du mélange des matières proposées. “Ils nous ont mis éducation islamique et civique ensemble, tout s'est mélangé dans ma tête, alors qu'ils auraient pu proposer une matière scientifique et une autre littéraire”. La plupart des élèves, ayant organisé leurs révisions par rapport aux sujets de l'an dernier, la surprise a été grande pour beaucoup d'entre eux, la difficulté étant visiblement plus grande cette année. “Le sujet d'arabe de ces deux dernières années était facile, mais la physique et les maths sont plus complexes que ceux de l'an dernier. J'ai l'impression que l'examen est plus difficile cette année”, résume une candidate.