Le marché Hassan-Harcha, érigé durant la période coloniale, est un patrimoine cher aux Guelmis sachant qu'il a accueilli des générations qui conservent des souvenirs indélébiles de ce centre commercial, passage obligé des autochtones. Durant toute l'année, il grouillait de monde car chacun tenait à acheter des légumes frais, des fruits de bonne qualité, de la viande fraîche d'agneau, de chevreau ou de veau, des fressures, des abats, des tripes, des pieds ou des têtes de mouton, de la cervelle de veau, des morceaux de foie, etc. Dans un passé récent, il existait, au rez-de-chaussée, de ce centre commercial, une poissonnerie qui ne désemplissait pas à longueur d'année, car elle proposait une variété de poissons et de fruits de mer ramenés par camion frigorifique de Annaba, Skikda ou El-Kala. Les familles guelmies affectionnaient les produits de la mer et les maîtresses de maison s'évertuaient à mijoter d'excellents plats et recettes. Ces dernières années, les commerçants domiciliés de longue date dans ce marché couvert sont soit décédés, soit retraités et leurs étals, gérés par leurs descendants ou héritiers, sont à l'abandon. En effet, concurrence oblige, le nouveau marché du boulevard du Volontariat est désormais privilégié par la population, attirée par l'abondance, la qualité et les prix concurrentiels des produits proposés. L'ancien marché couvert Hassan-Harcha périclite et il n'abrite plus qu'un seul marchand de fruits et légumes et un seul boucher ! Les lieux sont désespérément vides car les anciens commerçants ont préféré s'installer ailleurs pour se soustraire aux frais de location, charges diverses et impôts ! La poissonnerie a changé de vocation et elle a été aménagée en locaux commerciaux. De l'avis des citoyens, il est souhaitable qu'une poissonnerie moderne dotée d'équipements spécifiques soit mise à leur disposition à l'orée de la saison estivale, synonyme de grosses chaleurs et de cas d'intoxications alimentaires. Guelma doit posséder cette infrastructure indispensable pour être au diapason des autres métropoles. Hamid BAALI