RESUME : Bachir se rend à Sétif, espérant arranger un rapide mariage. Mais son vieil amier a décidé autrement. Son petit-fils se mariera avec une cousine. Omar le rassure. Il trouvera le moyen de refuser. Bachir tient à les marier. Il a déjà des projets pour les lopins de terre… Il a conscience qu'il faudra de la chance pour que cela soit réalisable. Son ami Ali mène d'une main ferme toute la famille, et la dernière décision lui revient toujours. Il en faudra beaucoup pour que Omar puisse imposer son refus à se marier avec sa cousine afin de prendre celle que venait de refuser son grand-père. Ce jour-là, Bachir prend tout son temps pour rentrer au village. En partant, ce matin, à Sétif, il était si sûr de conclure “l'affaire” et il n'imaginait pas un seul instant que son ami puisse changer de sentiments. Au point de tout remettre en question. Dès qu'il rentre dans la cour de sa ferme, il est surpris par l'accueil triste de sa femme et ses petites filles ont des mines pâles. Elles sont silencieuses alors que d'habitude, elles sont pareilles à des pies. Rien ne peut les empêcher de bavarder… - Que s'est-il passé ? demande-t-il à Souad. - Aïcha est malade. Tous sont partis la voir. - Ah ! oui… Quelles sont les nouvelles ? - Pas bonnes du tout. Il décide d'aller la voir. - Tu ne viens pas prendre ton café ? - Non. Il espère que sa fin n'est pas proche. Il pense à amener un notaire pour établir un acte de vente. Bien sûr, il saura se montrer généreux avec Habiba. Si seulement sa cousine ne fait pas la difficile et accepte de l'écouter. Car il n'en était pas à sa première tentative. Toutes ses dernières années, la chose n'avait pas pu se faire vu qu'il n'avait pas trouvé le moyen de l'amener à reconsidérer sa proposition. Elle avait hâte de marier sa fille. C'est pourquoi elle avait accepté. Il sait que si elle se doute de quoi que ce soit, elle allait revenir sur sa décision et lui, il n'a pas envie de perdre l'occasion de concrétiser son rêve.Il n'est pas surpris de trouver la vieille maison pleine de gens venus du village. La nouvelle s'est répandue très vite. - Elle est mourante ! entend-il. Ils n'ont pas hésité à venir de loin pour la voir une dernière fois. D'autres sont venus soutenir sa fille dans la dure épreuve qui l'attendait. Si sa mère meurt, elle n'aura plus personne, pour s'inquiéter à son sujet. Habiba le sait bien et quand le vieux cousin Bachir vient la rassurer quant à son sort, elle ressent du dégoût envers lui. Savoir qu'il a osé marchander ce prétendant avec les terres héritées par son père avait provoqué en elle une colère qui ne finit pas de bouillir en elle. Elle ne se sentait plus la force de cacher ses sentiments. S'il avait le malheur d'aborder le sujet, elle ne se retiendrait pas. Elle lui dira ce qu'elle pense de lui devant toute la famille et les amis. Le fait de voir sa mère mal en point réveille de bien douloureux souvenirs en elle. Elle est devenue hypersensible et nerveuse. Avant, elle se taisait devant certains dépassements, ce n'est plus le cas maintenant. Elle connaît assez bien le cousin de sa mère. À peine le bonsoir échangé qu'elle s'arrange pour qu'il ne s'approche pas de sa mère. Elle ne lui donnera pas la chance de s'approprier ses biens… (À suivre) A. K.