“Les batailles que l'on perd, ce sont celles que l'on n'engage pas”. Cette boutade, ô combien sensée, est de lui. Abou-Bekr Belkaïd l'aura parfaitement appliquée durant tout son riche parcours de militant dévoué à la cause nationale et nationaliste, avant qu'il soit lâchement assassiné un certain 28 septembre 1995. Dix-sept ans déjà… soit l'âge de la “génération de la décennie noire”, cette période au cours de laquelle l'Algérie avait payé un très lourd tribut ; plus de 200 000 victimes du terrorisme barbare dont a fait partie celui-là même qui fut un éminent universitaire, celui qui consacra la majeure partie de sa vie d'abord à la cause de la libération de la patrie, puis à la reconstruction et au développement du pays. Né le 19 mars 1934 à Tlemcen, le regretté Belkaïd consacra, 30 ans durant, de 1964 à 1994, son temps et son énergie à servir l'Algérie en tant que commis de l'Etat. Ce qui le conduit à occuper successivement des responsabilités de plus en plus importantes. Après avoir assumé, de 1965 à 1986, la fonction de haut cadre dans plusieurs importantes institutions, (directeur des services techniques de la Formation professionnelle, directeur de l'Institut national de la formation professionnelle, directeur de la présidence de la République, secrétaire général du ministère de l'Habitat et vice-ministre chargé de la Construction), il sera successivement désigné ministre du Travail et de la Formation professionnelle, (1986), ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, (1987), ministre de l'Intérieur et de l'Environnement, (1988), ministre chargé des relations avec l'APN, (1991), et enfin ministre de la Communication et de la Culture. Ce dernier poste, qu'il occupa en 1991/92, était une sorte d'exemple du combat quotidien pour l'irréversibilité de la démocratie et de la modernité du pays. Belkaïd qui avait également milité aux côtés de l'opposition algérienne, lui qui fut tout simplement membre fondateur du FFS… Dix-sept ans après son assassinat, en plein jour, tout près de La Casbah (Alger), les Algériens gardent de lui le souvenir d'un infatigable militant pour une Algérie démocratique et républicaine.