L'idée du beau livre Aurès, vivre la terre chaouie, signé Nadia Bouseloua, Azeddine Guerfi, Rachid Mokhtari, Philippe Thiriez et le photographe Kays Djillali, est “née d'un guide touristique réalisé au début des années 1980 par Philippe Thiriez”. La démarche a été de reprendre le même itinéraire, d'emprunter les mêmes sentiers et de faire des haltes sur “un paysage, un mont, un site, un vestige” et même un visage. Car c'est la démarche humaine qui prime dans ce bel ouvrage. L'exigence est de “faire découvrir et tenter de faire aimer la région non seulement par ses itinéraires, qui sont des moyens de communication et non la finalité d'un parcours, mais aussi et surtout par ses habitants qui la vivent au quotidien depuis des générations”. Aurès, vivre la terre chaouie s'articule autour de cinq chapitres : “Au Parc de Belezma”, “Aurès des sites archéologiques” (Timgad, Medghacen, Lambèse, Zana), “Aurès des sites historiques” (Mascula, Baghaï, Sidi Okba, Djemina, T'kout, Chélia), “Au cœur des Aurès” (Biskra par Ghoufi, Menaâ et El-Kantara) et “Jour de visite à Batna”, ajouter à cela deux index (noms et lieux), ainsi que deux textes intitulés Les Raisons d'un voyage et Eloge de la passion. Des extraits d'œuvres littéraires, sociologiques, des extraits de carnets de voyage accompagnent les haltes géographiques et culturelles des Aurès. Réalisé durant le printemps et l'été 2008, ainsi que l'hiver 2009, ce livre se compose également de portraits d'acteurs de la guerre de libération nationale, de pionniers de la chanson chaouie moderne (comme l'un des pionniers de la chanson chaouie à texte, Messaoud Nedjahi, la diva Houria Aïchi, l'artiste polyvalent Salim Souhali, le chanteur et pisteur de nouveaux talents Nouari Nezar, ou encore le créateur du groupe Amnay duquel est sorti le chanteur Massinissa, Aïssa Brahimi), d'universitaires et chercheurs (comme le collecteur du patrimoine oral chaoui Mohamed Salah Ounissi, ou l'enseignant Fatihani Tibermassine, ou encore le docteur Belkacem Abouba dit Gaga, membre du premier noyau du mouvement berbère), d'acteurs économiques, d'écrivains (comme Mohamed Nadir Sebaâ), artistes peintres, des personnalités du 4e art (Saléha Benbrahim et Khaled Bouali), artisans, collectionneurs, danseuses (Zerfa et Hedda Brahmia), éleveurs… Le point en commun entre ces individualités est la passion. “Cette palette de portraits offre un visage humain, réel, contemporain et authentique des Aurès.” Les “gardiens de la mémoire ou prospecteurs de l'avenir” ont ouvert leurs portes et leurs cœurs aux réalisateurs de cet ouvrage. Ils ont partagé leurs espoirs, leurs aspirations et raconté leur parcours. R. C.