l Le Premier ministre français, François Fillon, a demandé hier, au candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, de faire cesser “une dérive stupide aux relents germanophobe”, dans les déclarations de certains de ses amis politiques sur la crise de l'euro. “Il est grand temps que François Hollande trouve la fermeté de mettre un terme aux dérapages de ses amis”, un candidat à la présidentielle ne devant pas “être l'otage complaisant d'une dérive stupide aux relents germanophobes”, a déclaré le chef du gouvernement lors d'une réunion à Asnières-sur-Oise, en région parisienne. “On entend ces jours-ci des responsables politiques qui se mettent à parler de Bismarck et de Munich à propos de nos amis allemands, au moment où nous devons avec eux défendre l'héritage de la construction européenne”, a critiqué François Fillon. “C'est l'honneur du président de la République (Nicolas Sarkozy) que de s'interdire toute attitude qui pourrait créer un fossé entre la France et l'Allemagne, qui pourrait libérer des forces enfouies aux tréfonds de notre histoire et enclencher la mécanique infernale de la division”. Mercredi dernier, Arnaud Montebourg, troisième homme de la primaire socialiste pour la présidentielle, avait accusé l'Allemagne de mener “une politique à la Bismarck”, référence à Otto von Bismarck, chancelier au pouvoir lors de la guerre franco-prussienne de 1870. La présidentielle est prévue au printemps prochain. Quelques jours plus tôt, un autre député socialiste, Jean-Marie Le Guen, avait comparé l'attitude de Nicolas Sarkozy face à Angela Merkel à celle d'Edouard Daladier à Munich, où Français, Britanniques et Italiens signèrent en 1938 avec Hitler des accords permettant l'annexion des Sudètes, en Tchécoslovaquie. Sans aller jusqu'à ces déclarations extrêmes, la plupart des socialistes reprochent à Nicolas Sarkozy de céder à la chancelière Angela Merkel, dans les difficiles tractations entre les deux pays pour tenter de sauver l'euro. R. I./Agence