Ils étaient nombreux à assister, samedi, à 15h, à l'hommage rendu à l'artiste-peintre Ali Ali-Khodja, disparu en 2010. Organisée par son fils Abderrahmane, en collaboration avec la galerie Mohamed-Racim, cette halte a été l'occasion d'évoquer la mémoire d'un être qui a consacré toute sa vie aux arts plastiques, jusqu'à son dernier souffle. En marge de cet hommage, trente-cinq tableaux sont accrochés sur les murs de cet espace. Des œuvres, une collection privée, qui datent de 1996 à 2008. Cette exposition restera visible dix jours durant, à savoir jusqu'au 20 du mois en cours. Prenant la parole, le fils du défunt, après avoir exprimé ses remerciements à tous les présents, s'attellera à effectuer une sorte de rétrospective, retraçant le parcours de son père. “Cet hommage démontre l'intérêt porté à cet artiste-peintre”, a-t-il déclaré. Et d'ajouter : “C'est mon devoir de rendre hommage à mon père.” Différentes haltes sont marquées à différentes dates qui ont eu un impact dans la vie de cet artiste, communément appelé “le poètes des couleurs”. De cette rétrospective, il en découle qu'Ali Ali-Kodja a baigné dès son jeune âge dans le milieu des couleurs, de la peinture et surtout de la miniature, un art dans lequel il excellait. Issu d'une grande lignée d'artistes, son oncle n'est que le grand miniaturiste Mohamed Racim qui fut son maître, lui apprenant l'art de la calligraphie et de l'enluminure. Très jeune, il montra un talent très poussé pour les arts plastiques. Doué — ses amis l'appellent “le génie modeste” —, il expose pour la première fois en 1946, remportant ainsi le Prix de la ville d'Alger. Après l'Indépendance, précisément en 1963, il fait partie des membres fondateurs de l'Unac. Poursuivant son parcours, il sera enseignant à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, et ce, jusqu'en 1996. Il formera beaucoup d'artistes plasticiens. Outre sa passion pour les arts plastiques, le défunt était un fervent nationaliste, n'hésitant pas une once de seconde à répondre aux différents appels de boycott et de grève lancé par le FLN à l'époque de la guerre d'indépendance, mettant en péril sa vie. À ce sujet, deux fois de suite il échappa à une mort certaine. La première en 1957 et la seconde en 1962, plus précisément le 15 mars 1962, date à laquelle Mouloud Feraoun a été assassiné par l'Organisation armée secrète, à Château-Royal, à quatre jours avant la signature du cessez-le-feu. Par ailleurs, l'orateur a mis en exergue le volet artistique de son père, dont le talent a été développé très tôt, soutenu par ses oncles maternels. Entre autres travaux qu'il a réalisés, l'on peut citer les armoiries de la ville d'Alger en 1964, quarante-neuf timbres, de l'indépendance de l'Algérie jusqu'à 1969. Il a même esquissé des costumes pour le Ballet national, mais qui n'ont jamais été réalisés… Il a également participé à différentes expositions nationales et internationales. Sa peinture n'a eu de cesse d'évoluer, reflétant les différentes périodes de sa vie. Cette rétrospective a été agrémentée de projection de photographies. De son côté, Mustapha Orif, s'est exprimé en tant que galeriste et non comme directeur de l'Aarc. Dans son intervention, il a abordé beaucoup l'œuvre de l'artiste qui a exposé à maintes reprises dans sa galerie. Il le considère comme un artiste au sens le plus large et de d'affirmer qu'“il a été un acteur essentiel à la scène culturelle algérienne”. Deux ans après, l'aura d'Ali Ali-Khodja est toujours la même. Son talent a dépassé les frontières. Connu et reconnu, il avait ce don de jouer, de jongler avec les couleurs. Il n'y a pas que le talent et la générosité qu'on lui trouvait. Il y avait aussi la sagesse et la curiosité. A I